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Recommandations de la Haute Autorité de santé sur le TDAH chez l’enfant
La Haute Autorité de santé (HAS) a récemment publié des recommandations visant à améliorer le diagnostic et la prise en charge du trouble du déficit de l’attention avec ou sans hyperactivité (TDAH) chez les enfants. Ces lignes directrices, attendues tant par les professionnels de santé que par les familles, soulignent l’importance d’une formation adéquate pour les médecins ainsi qu’une réorganisation des services de santé.
Le parcours de Naïm : un exemple révélateur
Dès son entrée en maternelle, Naïm se distingue par son agitation, son impatience et son impulsivité. Sa maîtresse recommande à sa mère, Rahma Jdab, de consulter un pédiatre. Ce dernier lui assure que le comportement de Naïm est dû à une jalousie envers son petit frère. Plus tard, après un suivi de trois ans au centre médico-psychologique (CMP), les professionnels de santé lui font part de leur scepticisme concernant le TDAH, allant jusqu’à qualifier ce trouble de « simple invention ». Il faudra plusieurs mois avant qu’un diagnostic soit finalement posé, en dehors du CMP. Entre-temps, des signalements pour négligence avaient été effectués sans suite.
Reconnaissance du TDAH dans les pratiques médicales
Les nouvelles recommandations ont été mises en place pour éviter des situations similaires à celle vécue par Naïm. Le professeur Olivier Bonnot, pédopsychiatre à l’hôpital Barthélemy Durand, souligne que les troubles du neurodéveloppement, dont le TDAH fait partie, sont reconnus dans le manuel de référence américain des troubles psychiques depuis 2013. Ainsi, il était urgent de clarifier et d’encadrer le diagnostic du TDAH en France.
Les recommandations actuelles viennent à la suite d’une demande formulée en 2019 par la direction générale de la santé et l’association HyperSupers TDAH France. Jusqu’à présent, seules des recommandations de repérage destinées aux médecins de premier recours étaient accessibles. Maintenant, la HAS précise avec rigueur le processus de diagnostic et le parcours de soins approprié, en insistant sur les niveaux de preuve associés à ces pratiques.
Formation et rôle des médecins
Conformément aux nouvelles directives, tous les médecins formés au diagnostic et au traitement du TDAH ont désormais la capacité de poser ce diagnostic. Les pédiatres et généralistes devraient être capables de détecter un trouble simple sans comorbidités. Dans les cas de suspicion de troubles complexes, ils seront encouragés à orienter les patients vers des spécialistes. Une grille d’examen type, incluant des échelles diagnostiques reconnues, sera mise à leur disposition pour faciliter cette démarche.
Ces recommandations représentent une avancée significative dans la compréhension et la gestion du TDAH chez les enfants, offrant ainsi un cadre plus clair pour les professionnels de santé et une meilleure visibilité pour les familles concernées.