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Depuis plusieurs semaines, l’Autorité européenne de sécurité des aliments (Efsa), basée à Parme, fait face à des critiques croissantes, notamment en France. Marco Binaglia, un des responsables de l’agence, a récemment exprimé son point de vue sur la controverse entourant l’acétamipride, un pesticide de la catégorie des néonicotinoïdes, au cœur des débats autour de la loi Duplomb.
La loi Duplomb et l’acétamipride
Votée le 8 juillet, la loi Duplomb vise à réintroduire l’acétamipride en France, malgré son interdiction depuis 2018. Les défenseurs de cette loi s’appuient sur les études de l’Efsa, tandis que les opposants soulignent que ces recherches ne sont pas fiables. Les inquiétudes persistent, surtout après que l’Anses a alerté sur les risques pour la santé et la biodiversité.
Les alertes sanitaires
Les premières alertes concernant l’acétamipride ont été formulées en 2016, lors du renouvellement de son autorisation de mise sur le marché. À cette époque, l’Efsa a analysé les données scientifiques sur la toxicité de ce produit, identifiant des indices de risques potentiels pour la santé publique, notamment des effets sur le développement cérébral chez les souris.
Incertitudes et précautions
En 2024, l’Efsa a reconnu des « incertitudes majeures » quant à la sécurité de l’acétamipride aux doses réglementaires. Bien qu’il existe des préoccupations concernant son impact potentiel sur le développement neuronal, ces effets n’ont pas encore été démontrés de manière concluante. Pour cela, des tests rigoureux doivent être effectués.
Mesures prises par l’Efsa
En réponse aux inquiétudes, l’Efsa a décidé de réduire par cinq la dose journalière jugée sans risque. Cette décision vise à limiter l’exposition de la population jusqu’à l’obtention de nouvelles données. Cependant, certains se demandent pourquoi l’Efsa ne recommande pas un retrait total de l’acétamipride.
Indépendance et fiabilité des études
Marco Binaglia souligne que l’Efsa ne peut pas retirer un produit du marché, cette responsabilité étant celle de la Commission européenne. En matière d’analyses, l’agence s’appuie sur des études de l’industrie, qui sont régulièrement inspectées pour garantir leur conformité aux normes. Malgré cela, le risque de fraude reste une préoccupation, bien que des efforts significatifs soient déployés pour le minimiser.
Défiance envers les institutions
La polémique autour de la loi Duplomb met en lumière une défiance croissante envers les institutions, tant en France qu’en Europe. Binaglia insiste sur l’importance de rappeler le rôle de l’Efsa : garantir la santé publique sans céder aux pressions industrielles. L’agence, créée en 2002, a pour mission de renforcer les contrôles et d’assurer une séparation claire entre l’évaluation de la toxicité et l’autorisation de mise sur le marché.
Conclusion sur le débat scientifique
Le débat entourant la loi Duplomb révèle souvent un manque de précision scientifique. L’Efsa se concentre sur l’évaluation des risques, tandis que les décisions politiques doivent se fonder sur des éléments scientifiques, mais également sur des considérations sociétales et économiques.