Table of Contents
« L’avenir appartient à ceux qui se lèvent tôt. » Si cet adage ne fait pas l’unanimité auprès des couche-tard – chacun son rythme, rappelons-le –, des études montrent que préférer le soir au matin peut avoir des conséquences négatives sur la santé. En effet, être un oiseau de nuit augmenterait le risque de développer certaines pathologies comme le diabète de type 2, certains cancers, l’anxiété, voire la dépression. Une récente étude publiée dans la revue Plos One apporte un éclairage nouveau sur le lien entre le chronotype du soir et la dépression, en mettant en évidence le rôle de la consommation d’alcool et de la pleine conscience.
Les couche-tard plus exposés à la dépression : les résultats d’une étude universitaire
Des chercheurs de l’Université de Surrey, en Angleterre, ont analysé les habitudes et états de santé de 546 étudiants. Ils ont constaté que ceux ayant un chronotype du soir présentaient :
- Des symptômes dépressifs nettement plus élevés
- Une qualité de sommeil moindre
- Une tendance accrue à ruminer leurs pensées
- Une consommation d’alcool plus importante
Quatre facteurs clés expliqueraient le lien entre le sommeil tardif et la dépression :
- La qualité du sommeil, facteur le plus déterminant
- La pleine conscience – la capacité à rester concentré sur le moment présent
- La description des émotions
- La consommation d’alcool
La pleine conscience, en particulier, joue un rôle essentiel en empêchant les cycles de pensées négatives et répétitives qui nourrissent la dépression.
Des stratégies pour renforcer la pleine conscience et améliorer la santé mentale
Selon les auteurs, le chronotype influence significativement la dépression, la pleine conscience, la rumination, la consommation d’alcool et la qualité du sommeil. Ils soulignent que, chez de nombreux jeunes adultes qui se couchent tard, des interventions pourraient réduire le risque dépressif.
Le Dr Simon Evans, neuroscientifique et responsable de l’étude, recommande :
- La pratique de la méditation guidée
- Les exercices de pleine conscience réguliers
- L’amélioration de la qualité du sommeil
- La réduction de la consommation d’alcool
Impact du coucher tardif sur le cerveau et le comportement
Une étude publiée en 2022 dans Frontiers in Network Physiology a montré que veiller après minuit modifie le fonctionnement cérébral. Les couche-tard auraient tendance à adopter une vision plus négative du monde et à manifester des comportements impulsifs tels que :
- La surconsommation d’alcool et de drogues
- Une dépendance aux jeux d’argent
Ce phénomène serait lié à une production accrue de dopamine la nuit, altérant le système de récompense et de motivation, et favorisant ces conduites à risque.
Par ailleurs, se coucher tard influence aussi les choix alimentaires, avec une préférence nocturne pour les glucides, lipides et aliments transformés, souvent associés à une consommation calorique excessive.
Malgré ces constats, il est important de respecter son horloge biologique individuelle, fortement codée génétiquement. Le Dr Pierre-Alexis Geoffroy, psychiatre, insiste sur l’importance de suivre ses rythmes pour éviter le stress sur l’organisme.
Respecter son rythme personnel pour un sommeil de qualité
Si vous êtes habitué à vous coucher après minuit et que vous vous réveillez en forme, inutile de modifier ce rythme. À l’inverse, si vous ressentez une fatigue intense dès 22h, il vaut mieux écouter ce signal. Il n’existe pas d’heure de coucher universelle idéale.
Le Dr Geoffroy rappelle que le manque de sommeil adapté à son propre rythme entraîne :
- De la somnolence diurne
- Un risque accru d’accidents
- Un dysfonctionnement global de l’organisme
Le véritable enjeu est donc la qualité et la quantité de sommeil correspondant à chaque individu.
Dépression et couche-tard : rester vigilant face aux signes
Les personnes ayant tendance à se coucher tard doivent rester attentives aux symptômes de la dépression, maladie fréquente notamment chez les jeunes adultes. En France, environ 12 % des femmes et 9 % des hommes de 15 ans et plus souffriraient d’un syndrome dépressif.
Pour distinguer un simple coup de blues d’une dépression clinique, il est essentiel de reconnaître ces neuf symptômes caractéristiques :
- Tristesse persistante
- Désintérêt pour des activités autrefois appréciées
- Fatigue constante
- Idées noires récurrentes
- Perte d’appétit ou au contraire excès alimentaire
- Difficultés de concentration et de mémoire
- Sentiment d’inadaptation et de nullité
- Symptômes physiques divers (maux de ventre, baisse du désir sexuel…)
- Ralentissement psychomoteur (langage, gestes au ralenti)
Une prise en charge adaptée est indispensable en cas de persistance de ces signes.