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ENQUÊTE (5/5) — L’explosion d’idées liées au transhumanisme a favorisé, en France, l’émergence de nouveaux mouvements sectaires dont les idéologies reposent sur la promesse du prolongement de l’existence. Plusieurs milliers de Français y croient, attirés par des dispositifs et pratiques présentés comme capables d’allonger la vie ou d’apporter la guérison, malgré l’absence de validation scientifique.
Transhumanisme : promesses technologiques et dispositifs revendiqués
Parmi les offres circulant aujourd’hui figurent les fameux « medbeds » : décrits comme des « lits médicalisés révolutionnaires », d’origine « extraterrestre », créés pour soigner l’humanité entière, gratuitement. Ces assertions, relayées dans différents groupes en ligne, présentent ces appareils comme capables de réparer ou de régénérer le corps humain de manière spectaculaire.
Autre exemple régulièrement mentionné : les « chambres à tachyons », du nom de ces particules qui voyageraient à une vitesse supérieure à celle de la lumière. Des lieux physiques sont proposés à plusieurs endroits du territoire, où des séances sont délivrées par leurs promoteurs. Ces praticiens promettent « guérison, harmonie et bien-être », bien que ces allégations n’aient pas de fondement scientifique.
Lorsque les promesses ne portent pas sur des chambres ou des lits, elles prennent la forme de dispositifs vendus comme des « boîtiers magiques », censés ralentir ou arrêter le vieillissement. Ces appareils sont écoulés à un prix élevé ; dans certains cas, les organisateurs facturent des séances « pour plusieurs centaines d’euros ».
Diffusion, public et modalités de promotion
La diffusion de ces croyances et produits se fait principalement via des plateformes privées et des canaux chiffrés. Sur Telegram, des groupes annoncent l’arrivée prochaine de ces dispositifs futuristes et organisent échanges et recrutements. Ces espaces servent à partager témoignages, annonces d’événements et offres commerciales.
À plusieurs endroits du territoire se développent également des pratiques en présentiel : séances individuelles ou collectives, démonstrations et ventes de matériel. Les promoteurs de ces services se présentent parfois comme des experts ou des initiés, ce qui renforce la crédibilité perçue auprès d’un public en quête de solutions face au vieillissement ou aux maladies.
Le phénomène se nourrit d’un contexte plus large : la médiatisation des progrès scientifiques et la popularisation d’idées transhumanistes rendent ces discours plus accessibles et parfois plus séduisants. Dans ce climat, des protagonistes qualifiés de gourous ou de charlatans peuvent tirer profit de la vulnérabilité de personnes cherchant des réponses médicales ou des promesses de longévité.
Pratiques commerciales et questions éthiques
Les modalités commerciales observées sont variées : ventes directes de matériel, inscription à des séances payantes, abonnement à des services de conseil. Les prix, lorsqu’ils sont indiqués, vont de plusieurs centaines d’euros par séance à des sommes plus élevées pour des dispositifs physiques. Le coût et la mise en avant de promesses extraordinaires soulèvent des interrogations éthiques et juridiques.
La revendication d’origines « extraterrestres » ou l’usage de terminologie pseudo-scientifique servent fréquemment à créer une mystique autour des produits et des pratiques. Cette mise en récit, renforcée par des témoignages enthousiastes, contribue à la diffusion et à l’adhésion au sein d’un public hétérogène.
Sur le plan sanitaire, l’absence de base scientifique pour nombre de ces offres rend délicate toute évaluation de leur efficacité et de leur sécurité. Les autorités sanitaires et les instances de vigilance peuvent être interrogées face à la prolifération de telles pratiques, notamment quand elles impliquent des dépenses importantes pour des consommateurs.
Constats et portée du phénomène en France
Le constat issu des éléments publiés est clair : des mouvements et des personnes proposent, en France, des solutions extraordinaires liées à l’idée de prolonger la vie ou d’améliorer la santé, et plusieurs milliers de Français semblent y porter foi. Ces offres mêlent discours transhumanistes, promesses de technologies avancées et pratiques commerciales souvent opaques.
Les descriptions présentes — « medbeds », « chambres à tachyons », « boîtiers magiques » — illustrent la diversité des approches et la porosité entre croyances, marketing et quasi‑scientifique. Sans validation scientifique, ces promesses restent des déclarations auxquelles il convient d’appliquer un regard critique, en particulier lorsque des sommes importantes sont demandées aux personnes concernées.