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Dans plusieurs pays, la tendance à avoir un seul enfant est en augmentation, soulevant des questions sur le développement des enfants sans frères ni sœurs. Bien que de nombreuses recherches aient déjà exploré ce thème, les scientifiques reconnaissent que de nombreuses zones d’ombre subsistent quant aux effets de grandir seul dans une fratrie.
Une récente étude chinoise apporte un éclairage neuf sur l’impact d’être enfant unique sur le cerveau et le comportement à l’âge adulte. Publiés dans la revue Nature Human Behaviour, les résultats révèlent des différences marquées au niveau de l’activité cérébrale et des comportements entre adultes ayant grandi avec ou sans frères et sœurs.
Une étude approfondie sur le cerveau des enfants uniques
Les chercheurs à l’origine de cette étude ont souligné l’importance de comprendre les effets de grandir sans frères ni sœurs — désigné par l’acronyme GWS (growing without siblings). Pour cela, ils ont utilisé la cohorte CHIMGEN, analysant 2 397 paires d’individus appariés selon leur environnement familial, l’un enfant unique, l’autre ayant grandi avec des frères et sœurs.
Cette méthode a permis d’étudier en détail la structure, la fonction, la connectivité cérébrale, ainsi que la cognition, la personnalité et la santé mentale à l’âge adulte en lien avec l’absence ou la présence de fratrie.
Des différences cérébrales et comportementales spécifiques
Les résultats ont montré plusieurs associations notables :
- Une intégrité plus élevée des fibres nerveuses liées au langage chez les adultes sans frères ni sœurs ;
- Une intégrité plus faible des fibres motrices, essentielles pour le contrôle des mouvements ;
- Un volume cérébelleux plus important, le cervelet jouant un rôle clé dans la motricité ;
- Un volume cérébral global plus réduit ;
- Une activité spontanée frontotemporale plus faible.
Ces observations traduisent un profil neurologique distinct chez les enfants uniques, avec des points forts dans certaines capacités (langage) et des défis dans d’autres (moteur).
Un impact modulé par l’environnement social
Malgré ces différences, les scientifiques restent optimistes. Ils soulignent que l’absence de frères et sœurs ne conduit pas forcément à des répercussions négatives sur le développement cérébral ou comportemental. En effet, un environnement social riche et diversifié peut compenser ce manque.
Par exemple :
- La participation à des activités périscolaires variées ;
- Les interactions régulières avec d’autres enfants ou adultes (voisins, cousins, etc.) ;
- L’élargissement des expériences sociales et éducatives.
Ces éléments favorisent un développement harmonieux, même en l’absence de fratrie.