Accueil SantéPapillomavirus (HPV) : Peut-on avoir des rapports sexuels sans risque ?

Papillomavirus (HPV) : Peut-on avoir des rapports sexuels sans risque ?

par charles

Le papillomavirus humain (HPV) est l’une des infections sexuellement transmissibles les plus répandues dans le monde. Malgré sa fréquence, il reste mal connu du grand public et suscite des inquiétudes liées à la sexualité. Cet article fait le point sur la possibilité d’avoir une vie sexuelle normale avec HPV et sur les moyens de se protéger et de se dépister. Il s’appuie sur les recommandations d’un spécialiste en gynécologie médicale pour clarifier les idées reçues et les gestes à adopter.

Qu’est-ce que le papillomavirus (HPV) ?

Le papillomavirus humain, ou HPV, renvoie à une grande famille de virus. On dénombre plus de 200 types différents, dont une quarantaine se transmettent principalement par voie sexuelle. Certains types sont inoffensifs et ne provoquent aucun symptôme, tandis que d’autres peuvent entraîner des verrues génitales ou des lésions précancéreuses. Selon l’Organisation mondiale de la Santé, 70 à 80 % des personnes sexuellement actives seront infectées au cours de leur vie, souvent sans le savoir.

« Le HPV est considéré comme un marqueur de l’activité sexuelle. Il ne faut pas en avoir honte, tout le monde est concerné, à un moment ou à un autre. »

Dans la majorité des cas, l’infection reste silencieuse et le système immunitaire élimine le virus spontanément en quelques mois. Cependant, certains types « à haut risque oncogène » peuvent persister et provoquer des lésions précancéreuses. Sur le long terme, ces formes à haut risque peuvent évoluer vers des cancers du col de l’utérus, de la gorge, de l’anus, du vulve ou encore du pénis.

Comment attrape-t-on le HPV ? Est-il contagieux ?

Le HPV se transmet très facilement par contact direct peau à peau. Le virus peut se propager lors de frottements intimes, d’un rapport oral ou même par le biais d’un sextoy partagé. Le contact avec une muqueuse infectée suffit, sans nécessité de pénétration ni d’éjaculation.

Contrairement à certaines idées reçues, l’utilisation du préservatif ne protège pas à 100 % contre le HPV, même s’il réduit fortement le risque. Il n’est pas nécessaire d’avoir de nombreux partenaires pour être exposé : une seule relation peut suffire à transmettre le virus. Certaines personnes développent des verrues génitales, bénignes mais contagieuses. D’autres peuvent héberger des virus « à haut risque oncogène » sans symptômes visibles, ce qui rend le dépistage particulièrement important.

Puis-je faire l’amour avec un papillomavirus, ou faut-il éviter les rapports ?

Avoir un HPV ne signifie pas qu’il faut renoncer à sa vie sexuelle. Le virus est très répandu et touche la majorité des adultes sexuellement actifs à un moment ou à un autre. Il n’est ni honteux, ni synonyme d’abstinence obligatoire. Une vie sexuelle normale est envisageable, à condition d’être bien informé(e), de respecter les mesures de prévention et de suivre les recommandations de dépistage.

Utiliser un préservatif… En connaissant ses limites

Comme mentionné ci-dessus, le préservatif réduit le risque de transmission, mais ne l’élimine pas complètement. Le HPV peut se loger sur des zones non couvertes par le préservatif (pubis, scrotum, vulve, etc.). Malgré cela, le préservatif reste indispensable pour se protéger contre d’autres infections sexuellement transmissibles, comme le VIH, la chlamydia, la gonorrhée ou la syphilis. Cette mesure de bon sens est particulièrement utile lors d’un changement de partenaire ou du début d’une relation.

Faire un dépistage régulier (et en parler à son ou sa partenaire)

Chez les femmes, le dépistage des lésions liées au HPV est crucial pour identifier d’éventuelles anomalies avant qu’elles n’évoluent vers un cancer. Le frottis cervico-utérin est le test traditionnel, avec des recommandations d’intervalle spécifiques selon l’âge. À partir de 30 ans, un test HPV peut remplacer le frottis et être réalisé tous les 5 ans si les résultats précédents sont normaux. Chez les hommes, il n’existe pas de dépistage systématique du HPV, mais un examen peut être proposé en cas de symptômes ou de situations à risque.

Se faire vacciner contre le HPV, même à l’âge adulte

Le vaccin anti-HPV protège contre les principaux types de HPV oncogènes et ceux responsables des condylomes. Il est recommandé entre 11 et 14 ans, avec un rattrapage possible jusqu’à 19 ans révolus. Il peut aussi être proposé jusqu’à 26 ans pour les hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes. Il est important de noter que le vaccin ne traite pas une infection déjà présente, mais peut prévenir une nouvelle contamination.

Respecter un suivi médical en cas d’infection active

En présence d’un HPV à haut risque, des contrôles réguliers permettent de surveiller l’évolution des lésions (colposcopie, biopsie). Tant que l’infection est active, il est recommandé d’en informer son partenaire et d’utiliser systématiquement un préservatif pour limiter les risques de transmission.

Quels sont les risques en cas de rapports sexuels avec un HPV ?

La plupart des infections à HPV se résolvent spontanément en 1 à 2 ans sans séquelles. Cependant, lorsque le virus persiste, il peut entraîner :

  • Des verrues génitales, benignes mais très contagieuses, situées sur les organes génitaux, l’anus ou la bouche.
  • Des lésions précancéreuses, notamment au niveau du col de l’utérus, du pénis, de l’anus ou de la gorge. Sans traitement, ces lésions peuvent évoluer lentement vers un cancer.

Si votre partenaire porte un HPV

Le HPV peut être transmis même en l’absence de symptômes visibles ou sans pénétration, par simple contact peau à peau. Il est tout à fait possible de transmettre le virus sans savoir qu’on est infecté, car le HPV peut rester silencieux pendant des années.

« Le HPV est très fréquent, et il est possible de le gérer sans angoisse excessive », rappelle la Dre Maruani. Il s’agit d’adopter une attitude responsable sans dramatiser, en privilégiant vaccination, dialogue, dépistage et protection.

Papillomavirus : comment en parler avec ses partenaires sexuels ?

La question de prévenir son/sa partenaire peut être délicate. Plusieurs raisons expliquent la difficulté :

  • Le dépistage systématique n’est pas répandu chez les partenaires, notamment masculins.
  • Le risque de transmission demeure même avec un préservatif.
  • Parfois, cela peut générer une inquiétude inutile ou être vécu comme stigmatisant.

En pratique, le choix de prévenir ou non dépend du type de relation, du niveau de confiance et du ressenti de chacun. Si la discussion n’est pas envisagée, l’utilisation systématique du préservatif reste une manière responsable de protéger l’autre. Le message clé est que le risque zéro n’existe pas, mais qu’il est possible de réduire fortement les risques grâce à la vaccination, au dépistage et à la protection.

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