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Le dépistage du cancer de la prostate est un sujet crucial pour les hommes, notamment ceux de plus de 50 ans. Bien que le dépistage du cancer du sein ait été mis en place au Royaume-Uni depuis 37 ans, les hommes n’ont toujours pas accès à un programme national de dépistage pour le cancer de la prostate, malgré le fait que cette maladie soit devenue la plus courante en Angleterre.
Importance du dépistage
Le premier pas pour vérifier l’état de la prostate est le test du PSA (antigène spécifique de la prostate), un test sanguin qui mesure les niveaux d’une protéine produite par la glande prostatique. Des niveaux élevés peuvent indiquer la présence d’un cancer de la prostate. Le diagnostic est généralement confirmé par une IRM, suivi d’une biopsie, mais cela ne se fait que si l’homme présente des symptômes, tels qu’une envie accrue d’uriner ou un faible débit urinaire.
Difficultés d’accès au dépistage
Pour les hommes de plus de 50 ans qui ne présentent pas de symptômes, la seule manière d’obtenir un test PSA est de le demander. Une étude menée par l’association Prostate Cancer Research a révélé que plus de la moitié des hommes interrogés ont rencontré des problèmes pour obtenir ce test, 39 % d’entre eux affirmant que leur médecin généraliste était réticent à le leur offrir.
Les controverses autour du test PSA
Le principal problème réside dans l’argument selon lequel le PSA est un outil de dépistage peu fiable, car ses niveaux augmentent naturellement avec l’âge et peuvent être influencés par divers facteurs, notamment les infections ou même des activités physiques intenses comme le cyclisme. Cela peut entraîner de faux positifs, entraînant des investigations invasives inutiles et des traitements superflus.
Études sur le dépistage
Des recherches ont suggéré que les risques associés au test PSA pourraient l’emporter sur les bénéfices. La plus grande étude à ce jour, publiée dans le journal JAMA, a montré une amélioration infime, de moins de 1 %, du risque de décès par cancer de la prostate chez les hommes dépistés par rapport à ceux qui ne l’étaient pas. Cependant, d’autres études, comme l’Étude Européenne Randomisée sur le dépistage du cancer de la prostate, ont trouvé que les hommes dépistés avaient un risque de décès réduit de 20 % par rapport à ceux non dépistés.
Appels à un dépistage national
Face à ces résultats contrastés, des experts, soutenus par des campagnes médiatiques, plaident pour une réévaluation des politiques de dépistage. Le professeur Chris Eden, de l’Université de Surrey, souligne que l’opinion publique évolue en faveur de l’introduction d’un dépistage systématique du cancer de la prostate.
Recommandations des experts
Le professeur Nick James, qui n’a pas de symptômes mais effectue des tests PSA réguliers, recommande à certains hommes de commencer ces dépistages dès 45 ans, en particulier ceux à risque élevé comme les hommes noirs ou ceux ayant des antécédents familiaux. Un dépistage précoce pourrait entraîner une meilleure qualité de vie en réduisant les effets secondaires comme l’incontinence.
Technologies et méthodes de dépistage
Les progrès technologiques permettent d’éviter de nombreux risques auparavant associés au dépistage de la prostate. Des IRM sont maintenant souvent proposées avant les biopsies pour éviter des interventions invasives inutiles. De nouvelles options de dépistage, comme le TRANSFORM trial, évaluent l’efficacité de ces méthodes sur un large éventail d’hommes.
Risques et préoccupations
Les craintes persistent quant à la capacité du système de santé à gérer une augmentation du nombre de dépistages. Les médecins généralistes pourraient être submergés, d’où la nécessité d’une planification adéquate avant la mise en œuvre d’un programme national. La pénurie de ressources, comme les IRM et le personnel formé, pose également un défi.
Conclusion
Le dépistage du cancer de la prostate est une question de vie ou de mort pour de nombreux hommes. Un accès élargi et organisé à ces tests pourrait sauver des vies et améliorer la santé globale de la population masculine. Les discussions sur l’importance d’un programme de dépistage national sont plus pertinentes que jamais.