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À l’approche du week-end du Sidaction 2025, programmé les 21, 22 et 23 mars, une enquête récente menée par OpinionWay pour l’association Sidaction met en lumière une inquiétante progression des idées reçues sur le virus de l’immunodéficience humaine (VIH) chez les jeunes Français âgés de 15 à 24 ans. Cette étude, basée sur un échantillon représentatif de 1 561 jeunes, révèle des croyances erronées qui pourraient compromettre la prévention et la lutte contre le sida.
Les fausses informations en hausse chez les jeunes
Malgré le fait que 75 % des jeunes interrogés se déclarent bien informés sur le VIH, ce taux est en baisse par rapport à l’an dernier. Pourtant, les idées fausses restent très répandues dans cette tranche d’âge :
- 40 % croient à l’existence d’un vaccin capable d’empêcher la transmission du virus du sida ;
- 39 % pensent que le sida est guérissable ;
- 78 % estiment qu’une personne séropositive sous traitement peut transmettre le VIH lors d’un rapport sexuel non protégé ;
- 42 % croient que le VIH peut se transmettre par un baiser ;
- 31 % pensent que boire dans le même verre qu’une personne séropositive peut transmettre le virus.
Florence Thune, directrice générale de Sidaction, alerte sur ces croyances : « Avec toutes ces fausses croyances, les jeunes sont exposés à un plus grand risque au début de leur vie sexuelle ». Par ailleurs, la stigmatisation reste un obstacle majeur : un jeune sur deux aurait honte d’apprendre qu’il est séropositif et six sur dix refusent de se mettre en couple avec une personne vivant avec le VIH.
Un recul préoccupant de l’usage du préservatif
L’enquête souligne que 33 % des jeunes ayant des partenaires sexuels hors du couple n’utilisent pas le préservatif. Cette baisse d’usage s’accompagne de plusieurs idées erronées sur les infections sexuellement transmissibles (IST) :
- 40 % pensent que les IST sont en baisse chez les 15-24 ans, alors qu’elles augmentent fortement ;
- 38 % estiment que seules les personnes à sexualité intense sont concernées par les IST ;
- Seulement 29 % ont réalisé un test de dépistage des IST au cours de l’année écoulée.
Cette tendance à la baisse concerne aussi bien le port du préservatif que le dépistage. Sidaction insiste sur la nécessité d’intensifier les actions de prévention et de dépistage auprès des jeunes.
Renforcer l’éducation affective et sexuelle
Le programme « Éduquer à la vie affective, relationnelle et sexuelle » (EVARS), obligatoire depuis plus de vingt ans, reste très peu appliqué. En effet, seuls 20 % des collégiens bénéficient des trois séances prévues par la loi de 2001. Ce déficit dans l’éducation sexuelle contribue à la persistance des idées reçues et des comportements à risque.
Mesures essentielles pour la prévention du VIH
Face à cette situation, Sidaction rappelle qu’il n’existe actuellement aucun vaccin contre le VIH. Toutefois, plusieurs gestes simples permettent de réduire les risques de transmission :
- Ne jamais partager de seringues ou d’aiguilles usagées, car le virus se transmet par le sang ;
- Utiliser systématiquement un préservatif masculin, un préservatif féminin ou une digue dentaire lors de rapports sexuels, notamment oraux ;
- Couvrir toute plaie ouverte avec un pansement adapté ;
- Ne pas partager les objets personnels susceptibles de contenir des traces de sang, comme les rasoirs ou les brosses à dents.
En cas de doute ou d’exposition à un risque, il est vivement conseillé de consulter rapidement un professionnel de santé pour un dépistage.