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Les infirmiers de pratique avancée : une évolution nécessaire
À partir du 22 janvier, les infirmiers et infirmières en pratique avancée (IPA) sont désormais autorisés à recevoir directement des patients et à prescrire des soins, comme l’indique le décret publié le 21 janvier dans le Journal officiel. Cette mesure survient à un moment où l’accès aux soins devient de plus en plus difficile pour de nombreux Français.
Des compétences élargies
Le décret promulgué répond à une attente forte au sein de la profession, notamment en raison des déserts médicaux qui touchent une partie importante du pays. Pour devenir IPA, il faut réaliser deux années d’études supplémentaires, en plus du diplôme d’infirmier.
Les IPA pourront intervenir dans divers domaines médicaux, notamment les pathologies chroniques stabilisées, les urgences, la psychiatrie, l’oncologie, et la néphrologie.
Un accès direct, mais des restrictions
Ce décret, inscrit dans la loi Rist de 2023 sur l’amélioration de l’accès aux soins, offre la possibilité d’accès direct et de primo-prescription aux IPA exerçant dans certains établissements tels que les hôpitaux et les maisons de santé. Toutefois, ceux en exercice libéral ne sont pas concernés par ce texte.
Les IPA n’auront plus besoin de faire approuver un protocole d’organisation des soins par un médecin, ce qui leur confère une plus grande liberté dans l’exercice de leur profession.
Réactions et inquiétudes
Malgré l’accueil positif de certaines associations, comme l’Ordre National des Infirmiers, des praticiens s’inquiètent des implications de cette évolution. La Dre Sophie Bauer, présidente du Syndicat des médecins libéraux, a exprimé des réserves, évoquant un risque majeur de perte de chance pour les patients si des prescriptions sont effectuées sans diagnostic préalable.
Le défi de la formation
En 2023, seulement 1 700 infirmiers ont été formés en pratique avancée, un constat jugé décevant par la Cour des comptes, qui espérait un objectif de 3 000 professionnels formés ou en formation. Cette situation soulève des questions essentielles concernant l’amélioration de l’accès aux soins dans les zones déficitaires.