Home Santé Déserts médicaux : La nécessité d’une redevance pour les médecins

Déserts médicaux : La nécessité d’une redevance pour les médecins

by Sara
Déserts médicaux : La nécessité d'une redevance pour les médecins
France

La question des déserts médicaux en France revient régulièrement au cœur des débats. Face à ce défi, des propositions visant à encourager, voire à contraindre, les jeunes médecins à s’installer sur l’ensemble du territoire suscitent souvent des réactions vives. Didier et Jean-François Payen, anesthésistes et professeurs émérites de médecine, estiment qu’il serait pertinent d’instaurer une « redevance d’exercice » pour ces médecins en début de carrière, compte tenu des financements publics massifs alloués à leurs études.

Un contexte de formation médicale fortement subventionnée

En France, les études de médecine sont largement financées par l’État, ce qui explique en partie la proposition d’une redevance. Le concours d’entrée en deuxième année de médecine affiche un taux de sélectivité variant entre 12 % et 33 % selon les facultés. Ce niveau d’exigence est comparable, voire inférieur, à celui d’autres concours très sélectifs comme ceux des écoles nationales de la magistrature, de la police, ou encore des écoles d’ingénieurs et de commerce.

Les six premières années d’études restent quasiment gratuites pour les étudiants, avec des frais de scolarité annuels ne dépassant pas 500 euros. À titre de comparaison, les frais d’inscription en médecine aux États-Unis varient entre 30 000 et 70 000 euros par an. Au Canada, au Royaume-Uni ou en Australie, un étudiant national paie entre 8 500 et 21 000 euros annuellement, montant doublé pour un étudiant étranger.

Des épreuves classantes nationales exigeantes et accessibles

Depuis 2004, le concours d’internat a été remplacé par les épreuves classantes nationales (ECN). Ces examens permettent à tous les étudiants en médecine d’obtenir un poste d’interne et de choisir une spécialité, y compris la médecine générale. Il est important de noter que la réussite aux ECN ne nécessite pas systématiquement une préparation dans des établissements privés, soulignant l’accessibilité de cette étape cruciale de la formation.

Une formation spécialisée avec un statut d’interne rémunéré

Après la réussite aux ECN, l’interne bénéficie d’une formation hospitalo-universitaire spécialisée qui dure entre quatre et cinq ans. Durant cette période, il perçoit une indemnité supérieure au SMIC en échange de son travail dans des établissements hospitaliers. Cette formation de troisième cycle reste également très abordable financièrement, avec des frais annuels inférieurs à 1 000 euros.

Vers une redevance d’exercice pour les jeunes médecins

Face aux difficultés d’accès aux soins dans certaines régions, la mise en place d’une redevance d’exercice apparaît comme une mesure cohérente pour compenser les investissements publics dans la formation des médecins. Cette mesure pourrait aussi encourager une meilleure répartition des professionnels de santé sur l’ensemble du territoire français, en particulier dans les zones sous-dotées.

source:https://www.lemonde.fr/idees/article/2025/05/07/deserts-medicaux-face-aux-propositions-pour-reguler-davantage-le-choix-d-installation-des-praticiens-la-colere-du-corps-medical-est-deplacee-voire-choquante_6603697_3232.html

You may also like

Leave a Comment

Droits d’auteur © 2024 – onemedia.fr – Tous droits réservés