Home ActualitéBusinessEconomie et finance Économie sociale : défis et priorités pour Michel Barnier

Économie sociale : défis et priorités pour Michel Barnier

by Chia
France

Dissolution de l’Assemblée nationale et enjeux de l’économie sociale et solidaire

La dissolution de l’Assemblée nationale a suscité de vives réactions cet été, alimentant les craintes d’une victoire de l’extrême droite lors des élections législatives. Les hésitations d’Emmanuel Macron à nommer un Premier ministre acceptable pour une Chambre divisée en trois blocs ont également été au centre des préoccupations.

Dans ce contexte, l’économie sociale et solidaire (ESS) a joué un rôle actif pour défendre les valeurs républicaines, avec plusieurs de ses représentants cités pour rejoindre le futur gouvernement. ESS France, désormais présidée par Benoît Hamon, a appelé à mobiliser afin de « mettre en échec l’extrême droite dans les urnes ».

Réactions et positions des acteurs de l’ESS

Alors que le Medef et la CPME s’écartaient du front républicain, l’Union des employeurs pour l’économie sociale (Udes) s’est fermement engagée pour « la défense des valeurs de la République ». Parallèlement, des noms issus de l’ESS ont émergé parmi les candidats pour le poste de Premier ministre.

Lors des discussions au sein du nouveau Front populaire (NFP), Lucie Castets a été mise en avant, suivi de Jérôme Saddier, ancien président d’ESS France et actuel président du Crédit coopératif. Toutefois, ce dernier a été écarté en raison de son statut de banquier, tandis que Thierry Beaudet, mutualiste et président du Conseil économique, social et environnemental (Cese), a aussi été contacté sans succès.

Risques d’austérité sous le nouveau gouvernement

Michel Barnier, dont le profil conservateur ne semble pas promettre de rupture, a été choisi pour constituer un nouveau gouvernement, ce qui pourrait indiquer une continuité, voire un durcissement des mesures avec une politique d’austérité. Alors que Bercy met en garde contre l’accroissement de la dette publique, des coupes drastiques dans le budget impactant l’ESS sont à craindre.

L’Udes avait déjà alerté sur les 2 milliards d’euros d’économies prévus pour l’ESS parmi les 10 milliards d’économies totales annoncées. Bruno Le Maire appelle à maintenir ces économies, ce qui risque de créer une fracture supplémentaire dans un climat de défiance envers le monde politique.

Attentes vis-à-vis de Michel Barnier

En tant qu’ancien commissaire européen au Marché intérieur, Michel Barnier a soutenu l’initiative pour l’entrepreneuriat social, fondamentale pour l’évolution de l’économie sociale et solidaire. Ses récents discours soulignant l’importance de l’engagement citoyen et de la reconnaissance des partenaires sociaux apportent un espoir de soutien à l’ESS dans sa mission sociale.

Il a également désigné Marie-Agnès Poussier-Winsback comme ministre déléguée à l’ESS, répondant ainsi aux demandes formulées par ESS France et Benoît Hamon. Des réformes sont envisagées pour améliorer le ciblage des aides publiques, actuellement éparpillées et souvent inefficaces.

Les priorités pour l’économie sociale et solidaire

Les acteurs de l’ESS souhaitent voir des mesures visant à garantir la prise en charge des plus vulnérables, que cela concerne le secteur médico-social ou la petite enfance. La démarchandisation de ce secteur, qui représente 40,9 % des emplois de l’ESS, serait un signal fort de la volonté de la puissance publique de répondre aux besoins sociaux via des acteurs de proximité.

Une nouvelle loi de programmation budgétaire est attendue pour instaurer un financement pluriannuel des activités de l’ESS. Bien que son adoption semble compromise, la création d’un « orange budgétaire » pourrait permettre un soutien plus régulier. De plus, un projet de loi visant à renforcer les écosystèmes territoriaux de l’ESS pourrait voir le jour, établissant un lien entre l’ESS et l’économie responsable.

Vers une démocratisation de l’entreprise

Dans un environnement financier tendu, il serait crucial que le gouvernement se préoccupe non seulement du partage de la valeur, mais aussi de celui du pouvoir. La relance de mécanismes tels que la société anonyme à participation ouvrière (Sapo) et les reprises en Scop pourraient constituer des avancées significatives pour l’ESS.

Enfin, l’introduction de l’employee stock ownership plan (Esop) dans le cadre juridique français représenterait une opportunité pour favoriser la propriété collective, un enjeu essentiel dans un pays où les conditions de travail sont souvent contestées. En soutenant l’économie sociale et solidaire, Michel Barnier pourrait jouer un rôle déterminant pour réduire les tensions sociales et renforcer le front républicain face à la menace de l’extrême droite.

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