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Des physiciens ont réussi à recréer en laboratoire un phénomène théorique lié aux trous noirs, ouvrant ainsi de nouvelles perspectives pour mieux comprendre ces objets cosmiques mystérieux.
En 1972, William Press et Saul Teukolsky ont proposé le concept de la « bombe à trou noir », une théorie reposant sur l’amplification exponentielle d’ondes par un trou noir en rotation enfermé dans un système de miroirs. Près de cinquante ans plus tard, une équipe internationale vient de valider expérimentalement ce phénomène inédit.
Cette expérience s’appuie sur les travaux de Roger Penrose et Yakov Zel’dovich. En 1969, Penrose avait imaginé un mécanisme pour extraire de l’énergie d’un trou noir en rotation. En 1971, Zel’dovich avait découvert qu’un objet en rotation pouvait amplifier des ondes électromagnétiques dans certaines conditions, un phénomène désormais appelé effet Zel’dovich.
Pour simuler cet effet, les chercheurs ont conçu un cylindre en aluminium tournant à grande vitesse, entouré de bobines métalliques. Ce dispositif a permis d’observer l’amplification d’un champ magnétique faible, confirmant ainsi le phénomène de superradiance.
L’équipe est allée plus loin en provoquant une instabilité capable de générer des ondes spontanément amplifiées. Cette phase critique a parfois conduit à la destruction de composants, témoignant de l’intensité des forces en jeu. Les résultats, bien que spectaculaires, doivent encore être validés et publiés dans une revue scientifique.
Une découverte aux implications universelles
Cette avancée ne se limite pas aux trous noirs. Elle illustre un principe universel qui s’applique à divers systèmes en rotation. Les implications sont vastes, touchant aussi bien l’astrophysique, la thermodynamique que la théorie quantique.
Les chercheurs espèrent que ce modèle expérimental contribuera à mieux comprendre la dynamique de la rotation des trous noirs et les mécanismes d’extraction d’énergie qui en découlent.
Qu’est-ce que la superradiance ?
La superradiance est un phénomène par lequel un objet en rotation amplifie les ondes qui l’atteignent. Initialement proposé dans le cadre des trous noirs, ce concept explique comment il est possible d’extraire de l’énergie de ces astres.
- Lorsqu’une onde rencontre un trou noir en rotation, une partie de son énergie est réfléchie avec une amplitude plus élevée.
- L’intensité de ce processus dépend de la vitesse de rotation du trou noir et des caractéristiques de l’onde incidente.
- En laboratoire, ce phénomène a été reproduit avec un cylindre métallique tournant rapidement, confirmant que l’amplification des ondes peut se produire sans la présence d’un véritable trou noir.
Cette découverte ouvre la voie à de nouvelles applications technologiques basées sur l’amplification des ondes électromagnétiques, avec un potentiel impact dans de nombreux domaines.
Comment fonctionne l’effet Zel’dovich ?
L’effet Zel’dovich décrit l’amplification des ondes électromagnétiques par un corps en rotation. Prédit en 1971, il repose sur la capacité de la rotation à transférer de l’énergie aux ondes.
- Pour que l’amplification se produise, la surface de l’objet doit se déplacer plus vite que la vitesse de phase de l’onde incidente.
- Cette condition est essentielle pour que le phénomène passe de l’absorption à l’amplification.
- Dans l’expérience récente, le cylindre en rotation a servi de modèle analogue à un trou noir, avec une amplification mesurable du champ magnétique réfléchi comparé au champ incident.
La confirmation expérimentale de l’effet Zel’dovich valide ainsi un aspect fondamental de la physique des objets en rotation et de leur interaction avec les ondes électromagnétiques.