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Ukraine : La demande de forces de paix face à la guerre en cours
Malgré près de trois ans de conflit avec la Russie, qui possède le deuxième plus grand armée du monde, l’Ukraine ne se trouve pas dans la pire des situations, comparativement à avant le début de la guerre en février 2022. Le nombre de soldats de l’armée ukrainienne a ainsi augmenté de 250 000 à entre 880 000 et un million, selon le président ukrainien Volodymyr Zelensky. Ce dernier se félicite de cette augmentation et souligne que la production d’armements en Ukraine a également grimpé de 10 % à environ 33-34 % par an.
Le déséquilibre militaire persistant
Cependant, certains pourraient penser qu’avec une telle augmentation, l’Ukraine pourrait inverser le cours de la guerre, surtout en considérant qu’il y a environ 600 000 soldats russes sur son sol. Mais la réalité est différente, car les soldats ukrainiens sont dispersés sur tout le territoire, et la supériorité sur les fronts reste en faveur des Russes, comme l’indique Zelensky lui-même.
Cette situation explique la poursuite des mobilisations et le débat sur l’abaissement de l’âge de conscription, visant les jeunes de 18 à 25 ans, malgré les tensions et les controverses que cela engendre au sein de la société.
Production militaire ukrainienne
L’Ukraine a consacré environ 61 % de son budget à la défense, avec près de 800 entreprises publiques et privées actives dans l’industrie de la défense. La production militaire a été multipliée par six, et l’Ukraine fabrique désormais localement environ 96 % de ses drones, qui surpassent désormais ceux de la Russie.
Le ministre ukrainien de la Défense, Rustem Umerov, a déclaré que la production de l’industrie militaire pourrait atteindre 35 milliards de dollars d’ici la fin 2025, représentant 57 % du budget défense totale. Toutefois, l’Ukraine dépend encore à 30 % des fournitures d’armements des pays européens et à 40 % de celles des États-Unis, des pourcentages qui ne couvrent pas entièrement ses besoins.
Menaces sur le soutien américain
En dépit des critiques de Kiev concernant la quantité et la lenteur des aides, l’Ukraine craint de voir ce soutien se réduire avec le retour possible de Donald Trump à la présidence. Trump pourrait imposer des conditions difficiles, ce qui préoccupe de nombreux analystes.
Selon Konstantin Eliseev, analyste politique, « une crise semble se profiler, et bien que Zelensky ait tenté de rassurer l’armée et le public, il a exprimé ses préoccupations lorsque son équipe a suggéré d’acheter des armements américains après une éventuelle interruption de l’aide. »
Vers une intervention étrangère
Récemment, l’Ukraine a évoqué la possibilité de déployer des forces étrangères sur son sol, une décision qu’elle semble désormais favoriser après avoir précédemment affirmé le contraire. Des discussions sont en cours avec les dirigeants français et britanniques à ce sujet. Les pays baltes ont également indiqué qu’ils étudieront cette option si l’Ukraine en fait la demande.
Zelensky relie la présence de ces troupes à « un renforcement de l’unité européenne » et aux « garanties de sécurité » pour son pays, les qualifiant de « forces de maintien de la paix ». Cependant, de nombreux pays de l’OTAN, dont l’Allemagne, s’opposent à l’envoi de troupes en Ukraine, insistant sur le fait que cela ne pourra se faire qu’avec l’approbation de la Russie.
Un avenir incertain
Des experts militaires estiment que discuter de cette option pourrait être le prélude à sa mise en œuvre, faisant allusion à un éventuel programme d’entraînement pour les forces ukrainiennes sur leur territoire. Cela pourrait évoluer vers la protection de certaines zones ou villes, permettant à un plus grand nombre de soldats ukrainiens de s’engager directement dans le conflit.
Malgré tout, il est peu probable que des troupes étrangères participent directement aux combats contre la Russie dans un avenir proche, mais leur simple présence pourrait servir de menace et de moyen de pression, que la guerre se poursuive ou que des pourparlers de paix soient envisagés.