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« L’ennui est la racine de tout mal », écrivait Søren Kierkegaard. En moyenne, un adulte français passe environ 664 heures par an au travail, selon le rapport publié par l’OCDE l’été dernier. Face à ce constat, il apparaît indispensable de ne pas rester bloqué dans un métier trop ennuyeux. Une étude publiée dans la Society for Personality and Social Psychology place l’analyste de données en tête des métiers les plus rasants, suivie du comptable, puis des professionnels de la fiscalité et de l’assurance.
Métiers les plus ennuyeux et classement
Selon les données de l’étude en question, les professions jugées ennuyeuses par la majorité des répondants concernent principalement les domaines liés aux données, à la finance et à l’actuariat. Le trio de tête est constitué de l’analyste de données, du comptable, puis des conseillers fiscaux, des agents d’assurance, des agents des impôts et d’autres professionnels de la fiscalité et de l’assurance, qui ferment le podium.
- analyste de données
- comptable
- conseillers fiscaux, agents d’assurance, agents des impôts et autres professionnels de la fiscalité et de l’assurance
- agents d’entretien
- employés du secteur bancaire et financier
Les résultats soulignent que les personnes douées en mathématiques se retrouvent particulièrement dans ces métiers perçus comme les plus rasoirs, avec une participation d’environ 500 répondants à l’étude.
Des postes trop répétitifs et trop rigides
Après ce classement, on retrouve les agents d’entretien et les employés du secteur bancaire et financier en quatrième et cinquième positions. Les répondants expliquent que ces postes impliquent trop de répétition et une rigidité qui
limite la stimulation professionnelle. À l’inverse, les métiers perçus comme plus créatifs et flexibles—tels qu’enseignant, artiste, scientifique ou journaliste—sont jugés plus intéressants et motivants.
Il est à noter que les métiers les plus ennuyeux, bien que souvent bien rémunérés, présentent un risque réel de bore-out, c’est-à-dire d’ennui chronique qui peut affecter la santé mentale et le bien-être au travail.
Quid du bore-out ?
Lotta Harju, chercheuse spécialiste de l’ennui en entreprise à l’EM Lyon Business School, rappelle que « la sous-charge mentale engendre une absence de sens, le travail n’a alors plus vraiment de raison d’être, et n’a plus d’intérêt. Sans but, le salarié perd sa motivation et commence à somatiser son ennui, notamment au travers du stress ». Cette dynamique est au cœur des préoccupations liées à la santé mentale et au stress professionnel sur le lieu de travail.
En 2020, une étude montre que 186 fonctionnaires turcs souffrant de bore-out présentaient également des symptômes de dépression et des niveaux élevés de stress et d’anxiété. Le bore-out touche particulièrement les métiers administratifs et, au-delà, le secteur public, avec une forte exposition chez les salariés de centres d’appel et ceux exerçant sur des chaînes de production industrielle.
En ce qui concerne la tranche d’âge, les jeunes semblent être les plus touchés. Une étude publiée en janvier 2024 par l’agence Ignition Program, relayée par Carenews et Focus RH, indique que les 18-25 ans présentent une souffrance au travail environ 12% plus élevée que la moyenne des actifs, avec un désengagement professionnel fréquent.
Symptômes du bore-out
Le bore-out se manifeste par trois symptômes facilement identifiables :
- un ennui profond au quotidien au travail
- l’impression de stagnation professionnelle et de manque de progression
- les balbutiements d’une crise existentielle ou des manifestations de malaise existentiel, souvent associées au stress