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La Bourse de Paris affiche un léger repli ce mercredi, malgré une ouverture en hausse des marchés américains. Le CAC40 évolue dans un cadre restreint, pénalisé notamment par le secteur du luxe, alors que les investisseurs restent attentifs aux indicateurs économiques et aux risques géopolitiques.
Le CAC40 dans le rouge malgré Wall Street positif
Le CAC40 recule entre 0,4 % en début d’après-midi et 0,7 % en séance matinale, autour de 7 830 points. Cette baisse modérée intervient alors que Wall Street démarre la séance sur une note positive, avec un gain de 0,3 % pour le S&P 500 et 0,6 % pour le Nasdaq. Les autres places européennes suivent une tendance similaire, avec Francfort en baisse de 0,2 %, Londres de 0,1 % et l’Euro Stoxx 50 en léger repli de 0,2 % vers 5 405 points, testant la même zone de support que la veille.
Le secteur du luxe pèse particulièrement sur les indices français et européens, avec des pertes de 3 % pour Kering et LVMH, 2,5 % pour L’Oréal, et 1,8 % pour Hermès, ce dernier ne figurant toutefois pas dans l’Euro Stoxx 50. À l’inverse, Bouygues fait bonne figure grâce à un bond de 3 %, devançant Unibail-Rodamco-Westfield qui progresse de 1 %.
Contexte économique et perspectives aux États-Unis
Après quatre séances consécutives de hausse, le marché parisien marque une pause, ayant déjà récupéré l’intégralité des pertes enregistrées depuis le début des tensions commerciales en avril dernier. Les chiffres d’inflation américains publiés mardi ont apporté un certain apaisement, confirmant une amélioration économique qui alimente l’optimisme des investisseurs.
Un trader londonien souligne que le seuil des 6 000 points pour le S&P constitue un test majeur, laissant entrevoir la possibilité de nouveaux records. Ce sentiment de marché est nourri par la peur de manquer la hausse (« Fear of Missing Out », FOMO), qui semble primer sur les inquiétudes économiques persistantes.
Les analystes de Goldman Sachs ont revu à la baisse la probabilité d’une récession aux États-Unis dans les douze prochains mois, la faisant passer de 45 % à 35 %. Ils soulignent néanmoins que plusieurs risques demeurent, notamment la menace d’une stagflation – une combinaison redoutée de ralentissement de la croissance et d’inflation persistante – exacerbée par des droits de douane élevés.
Dilin Wu, stratège chez Pepperstone, met en garde : « Une telle situation limiterait fortement la capacité de la Fed à assouplir sa politique monétaire en cas de ralentissement économique. » Cette incertitude pourrait inciter les investisseurs à adopter une attitude prudente, favorisant la prise de bénéfices en attendant plus de clarté autour de l’accord commercial sino-américain.
Situation en Europe : inflation et marchés obligataires
En Europe, l’inflation poursuit son ralentissement en Allemagne. Selon les données officielles publiées mercredi, l’indice des prix à la consommation (CPI) national s’est élevé à 2,1 % en rythme annuel en avril, contre 2,2 % en mars et 2,3 % en début d’année. Cette baisse est principalement due à la diminution des coûts de l’énergie, qui compense largement la hausse des prix alimentaires.
Cependant, malgré cet apaisement côté inflation, les marchés obligataires européens et américains ne réagissent guère. La dette américaine a augmenté de plus de 900 milliards d’euros depuis octobre 2024, soit un rythme proche de celui observé lors de la crise sanitaire. Le rendement des obligations américaines à 30 ans atteint 4,94 %, un niveau quasi-record depuis 14 ans, tandis que celui des obligations à 10 ans dépasse 4,5 % et les obligations à 2 ans se maintiennent au-dessus de 4 %.
En Europe, le Bund allemand reste stable autour de 2,68 %, les OAT françaises gagnent 0,5 point à 3,35 %, tandis que les BTP italiens se détendent légèrement à 3,69 %. Sur les marchés énergétiques, le baril de Brent recule de 0,6 % à Londres, à 62 euros environ, alors que l’euro s’apprécie de 0,5 % face au dollar, à 1,123 dollar. L’or subit une pression baissière de 1,5 %, chutant sous les 3 000 euros l’once, ce qui pourrait marquer le début d’une correction plus marquée.
Actualités des entreprises françaises
Dans le secteur industriel, Alstom a publié un résultat net part du groupe (RNPG) positif de 149 millions d’euros pour son exercice 2024-2025, contre une perte de 309 millions d’euros l’année précédente. Son résultat d’exploitation ajusté progresse de 18 %, atteignant près de 1,18 milliard d’euros, soit une marge de 6,4 %.
Bouygues affiche, pour le premier trimestre 2025, un RNPG déficitaire de 156 millions d’euros, mais en amélioration de 23 millions sur un an hors contribution exceptionnelle sur les bénéfices des grandes entreprises françaises. Unibail-Rodamco-Westfield a présenté son nouveau plan stratégique triennal, qui prévoit notamment la distribution cumulée de plus de 3,1 milliards d’euros aux actionnaires.
Enfin, Eurazeo a finalisé la cession d’Albingia, acteur majeur en assurance des risques d’entreprise en France, à un consortium mené par La Financière de Blacailloux (Fiblac), holding de la famille Chamoin.