Table of Contents
Addis-Abeba nomme un ambassadeur en Somalie malgré les tensions
Ce vendredi, l’Éthiopie a envoyé un nouveau représentant avec le rang d’ambassadeur à l’Autonomie de Somaliland (non reconnue internationalement), une première depuis l’établissement des relations entre Addis-Abeba et la région.
Tensions entre l’Éthiopie et la Somalie
L’envoi de l’ambassadeur éthiopien à Hargeisa intervient dans un contexte de tensions accrues entre l’Éthiopie et la Somalie. Ce dernier pays conteste vigoureusement un accord annoncé en janvier dernier, qui permettrait à l’Éthiopie d’accéder à un port sur en louant une bande côtière de 20 kilomètres en échange de sa reconnaissance d’une région comme un État indépendant.
Rencontre entre les dirigeants
Le président du Somaliland, Musa Bihi, a reçu les lettres de créance de Teshome Hamito, le nouveau représentant éthiopien à Hargeisa, et les deux parties ont discuté des questions de sécurité dans la région de la Corne de l’Afrique, ainsi que des moyens de renforcer leurs relations bilatérales et de collaborer davantage.
Contexte historique et diplomatique
La cérémonie de remise des lettres de créance a eu lieu un jour après que l’Éthiopie ait dénoncé ce qu’elle a qualifié de complicité du gouvernement de Mogadiscio avec des puissances extérieures pour déstabiliser la région.
Il convient de noter que l’Éthiopie avait ouvert un bureau de liaison à Hargeisa en 1996, chargé des affaires économiques et politiques, sans avoir le statut diplomatique complet des ambassades, faute de reconnaître l’indépendance du Somaliland à cette époque.
Rôle de la Turquie dans les négociations
La Turquie joue un rôle de médiateur entre l’Éthiopie et la Somalie afin de résoudre le différend suscité par l’accord entre Addis-Abeba et Hargeisa. Une deuxième round de négociations est prévue pour septembre prochain.
Situation démographique et politique du Somaliland
La population du Somaliland s’élève à environ 5,7 millions d’habitants, disposant de sa propre constitution, passeport, armée, et monnaie. Elle possède également un gouvernement et un président, en plus d’organiser régulièrement des élections directes. Cependant, l’absence de reconnaissance internationale demeure un obstacle à l’obtention des financements et aides nécessaires pour son développement économique.
Le Somaliland a proclamé son indépendance le 26 juin 1960 vis-à-vis de la Grande-Bretagne et a volontairement décidé de rejoindre le sud pour réaliser le rêve d’un « Grand Somali ». Cette union a été annoncée le 1er juillet de la même année, au lendemain de l’indépendance du sud. Cependant, des dirigeants de l’Organisation nationale somalienne ont conduit une rébellion militaire en 1988 pour demander le sécession.
Après l’effondrement du gouvernement central en Somalie en 1991, le Somaliland a déclaré son indépendance unilatérale le 18 mai de la même année, mais n’a toujours pas reçu de reconnaissance internationale ou régionale.