La situation politique en Bolivie s’intensifie alors que le gouvernement porte plainte pour « terrorisme » contre l’ancien président Evo Morales, suite aux blocages de routes menés par ses partisans dans le centre du pays. Ces manifestations, qui durent depuis plusieurs jours dans le département de Cochabamba, ont paralysé une partie essentielle du réseau routier, notamment dans la capitale administrative, La Paz.
Une plainte pour terrorisme et des accusations graves
Le ministre de la Justice, César Siles, a déclaré que plusieurs délits avaient été dénoncés dans le cadre des blocages, notamment le terrorisme, l’incitation publique à commettre des délits et les atteintes à la sécurité des services publics. La loi bolivienne prévoit des peines pouvant aller jusqu’à 20 ans de prison pour des actes qualifiés de terrorisme. La plainte vise précisément Evo Morales, qui a gouverné le pays à trois reprises entre 2006 et 2019, et que la justice a déclaré inéligible à la présidentielle du 17 août dernier, en raison d’un dépassement du nombre maximal de réélections autorisées.
Les accusations et les enjeux politiques
Les manifestants réclament la démission du président Luis Arce, accusé d’être impliqué dans la crise économique profonde que traverse la Bolivie ainsi que de manipulations du pouvoir judiciaire et électoral. Une vidéo publiée mercredi par un ancien proche de Morales a révélé un enregistrement téléphonique présumé, dans lequel une voix qu’ils attribuent à l’ancien président appelle à bloquer deux routes principales reliant la région de Cochabamba à La Paz, dans le but de forcer une candidature de Morales à l’élection présidentielle.
« Nous n’accepterons aucun chantage », a affirmé le ministre Siles, soulignant que ces blocages compromettent le processus électoral.
Les autorités affirment que ces actions visent à empêcher la tenue du scrutin et à remettre en cause l’exercice démocratique, tandis que Morales et ses supporters dénoncent une tentative de manipulation et de répression politique. La tension reste vive dans un contexte marqué par un contexte judiciaire et électoral controversé.