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Le conclave voulu par François Bayrou touche à sa fin, sans avoir réussi à établir un consensus sur le financement des pensions de demain.
Une promesse sans issue
François Bayrou avait promis, en lançant ce conclave sur les retraites, d’aborder le sujet « sans totem ni tabou ». Pourtant, les discussions semblent avoir conduit à une impasse. Le Premier ministre, prêt à remettre sur le chantier la réforme adoptée par Élisabeth Borne, qui a relevé à 64 ans l’âge légal de départ à la retraite, se heurte à une réalité financière préoccupante.
Le Conseil d’orientation des retraites (COR) a exprimé des inquiétudes quant à l’équilibre financier des retraites, précisant que cet équilibre appartient désormais au passé. Dès cette année, le système des retraites est de nouveau confronté aux déficits, avec des prévisions alarmantes qui s’étendent jusqu’en 2070.
Une augmentation de l’âge de départ à la retraite ?
Face à cette situation, certains évoquent l’idée d’augmenter l’âge de la retraite à 66,5 ans, comme l’ont fait d’autres pays européens. Cette suggestion semble provocatrice, mais elle met en lumière la démographie française et les défis à long terme que le pays doit affronter. Selon la commission des Finances du Sénat, « la France se distingue par un retard d’une dizaine d’années » dans le relèvement de l’âge moyen de départ en retraite.
Ce retard est dû à une série de réformes inefficaces prises tardivement, pesant ainsi chaque année sur 14 points du PIB français.
Des solutions à portée de main, mais difficiles à appliquer
Pierre Moscovici, président de la Cour des comptes, insiste sur le fait qu’il n’existe pas de « réforme magique ». Cependant, des exemples étrangers, notamment l’Allemagne, montrent qu’il est possible d’établir des solutions fonctionnelles. En Allemagne, où l’âge de la retraite est fixé à 66 ans (et à 67 ans en 2031), le taux d’activité des seniors est bien plus élevé qu’en France, atteignant 67,1 % pour la tranche d’âge des 60-64 ans.
L’économiste Olivier Redoulès souligne que pour rattraper la moyenne européenne en matière d’emploi des seniors, la France pourrait créer 800 000 nouveaux emplois. Relever l’âge de départ à la retraite pourrait être une des solutions pour augmenter ce taux d’activité, comme l’ont fait la plupart des pays européens.
Un contexte politique délicat
Bien que l’allongement du temps de travail soit une proposition saluée par le COR, elle reste politiquement peu réalisable. Le vote symbolique des députés contre la réforme des retraites témoigne d’une forte opposition à des mesures qui pourraient aggraver la situation actuelle. Alors que le conclave se termine, il reste à voir si les décideurs français sont prêts à sortir de cette spirale de déclin qui menace le pays.