Dans son livre Leslie Varenne critique Macron et la France au Sahel
La directrice de l’Institut des Relations Internationales et Stratégiques à Paris, Dr. Leslie Varenne, explore la politique française dans la région du Sahel depuis l’accession du président français à son poste en 2017, dans son nouvel livre intitulé « Emmanuel Macron dans la région du Sahel: Voyage de la Défaite ».
Journaliste d’investigation depuis 20 ans et spécialisée dans les affaires africaines, Leslie souligne le manque de stratégie, de vision et d’ignorance de la réalité africaine et des erreurs, ayant conduit à l’expulsion de la France de la région du Sahel et à la perte de son influence dans les divers pays africains francophones.
Les erreurs de la France en Afrique
- Dans l’introduction de votre livre, vous mentionnez que c’est une histoire sur un président « qui ne sait pas qu’il ne sait pas » et qu’il ne s’agit pas seulement de « la défaite du président », mais aussi de « l’échec d’un État entier ». Pouvez-vous nous en dire plus à ce sujet?
De manière générale, un président ne peut pas tout savoir, comme cela a été clairement démontré dans le passé lorsque le président défunt François Mitterrand a choisi des ministres de l’Économie compétents parce qu’il n’y connaissait rien. Cependant, le président Emmanuel Macron n’agit pas de cette manière car il prend des décisions seul, croyant qu’il a une connaissance approfondie de toutes les questions.
- Vous mentionnez les opérations « Serval » et « Barkhane » dans la région du Sahel. Pensez-vous que la France a mal compris la géographie et les spécificités de cette région?
Oui, la première erreur commise par la France a été de mener une guerre contre le terrorisme – à la manière des Américains – à travers l’opération « Serval » datant de 2013, pendant le mandat du président François Hollande. Macron a poursuivi la même stratégie à son arrivée au pouvoir en 2017. Il est clair que tous ont échoué car il est impossible de gagner une guerre asymétrique dès le départ.
- Quelle est la relation entre la Libye et l’aggravation des relations entre la France et les pays du Sahel, en particulier le Mali?
L’année 2011 a été marquée par deux événements importants en Afrique: la guerre en Côte d’Ivoire, que peu se souviennent, et la guerre en Libye. Les Maliens ont manifesté massivement contre la guerre menée par l’OTAN contre la Libye, car ils soutenaient feu le président Mouammar Kadhafi, le plus grand financier de toute l’Afrique. De nombreux infrastructures à Ouagadougou et Bamako ont été construites par le président libyen.
- Pensez-vous que Macron a commencé à commettre des erreurs protocolaires lors de sa première visite à l’étranger après son élection, en choisissant de rencontrer le président malien dans une base militaire au lieu de la capitale?
En effet, cela s’est produit seulement 5 jours après sa prise de fonctions, lorsque le président français s’est rendu directement à la base militaire « Barkhane » à Gao pour rencontrer son homologue malien Ibrahim Boubacar Keïta. Ce geste a été très étrange à l’époque car au lieu d’apparaître comme un jeune leader qui change les règles et établit une nouvelle politique française en Afrique, Macron a maladroitement traité le président malien plus âgé et, en général, les Européens vantent leurs valeurs, mais l’Afrique a aussi ses propres valeurs, dont le respect pour les aînés.
- Pendant le coup d’État au Niger, le peuple nigérien a indiqué qu’il ne souhaitait pas la présence française. Était-ce le résultat d’accumulations de la politique française dans le pays ou était-il lié aux événements dans les pays voisins de la région du Sahel?
Il y a bien sûr des accumulations, puis la spécificité du Niger. Pour comprendre ce pays africain, il faut mentionner les événements de la ville de Téra à l’ouest du Niger en novembre 2021, lorsque les manifestants ont bloqué un convoi de l’armée française et les forces de « Barkhane » ont dû tirer en l’air, entraînant la mort de deux personnes, une expérience désastreuse pour les Nigériens.
- Nous avons vu que la France a envoyé des forces de maintien de l’ordre lors des récentes émeutes en Nouvelle-Calédonie. Pensez-vous que la France recourt toujours à la force pour gérer ses crises à l’étranger?
La gestion de la crise en Nouvelle-Calédonie a été similaire à ce qui a été fait au Niger, au Mali et même lors des manifestations des Gilets Jaunes, c’est-à-dire que nous créons tous les éléments pour que la situation échappe à tout contrôle, puis nous réagissons par la force sécuritaire et autoritaire.
Cela dénote une absence lamentable de diplomatie ces 7 dernières années en raison de la politique de Macron qui opte à chaque fois pour des solutions dictatoriales. Le dossier de la Nouvelle-Calédonie a été confié au ministre de l’Intérieur, considéré comme le ministre des solutions sécuritaires et non le ministre des affaires étrangères, ce qui indique que l’Élysée persiste dans cette approche par crainte de toute ingérence étrangère, car ce pays fait partie intégrante de son projet dans la région de l’océan Indien et du Pacifique.
Comme les ingérences étrangères ne font qu’exploiter les failles, la France a commis de graves erreurs, laissant d’énormes fissures en Nouvelle-Calédonie, entraînant l’effondrement de l’économie et le plus tôt possible il en est de même pour les interventions étrangères en Afrique, et celles-ci se sont plus souvent soldées par des catastrophes réelles qui ont affaibli les pays.
- Quels sont les objectifs cachés de la France et la raison de son insistance à rester en Afrique?
La France manque de vision et de stratégie pour gérer ses relations avec les pays africains. Il semble que l’armée française ait été créée sur le modèle de l’armée des opérations extérieures pour intervenir en Afrique, compte tenu de la nature de ses équipements et de ses expériences. L’armée a un intérêt à rester là-bas avant l’éclatement de la guerre ukrainienne pour s’entraîner, tester son équipement et effectuer des recrutements; c’est principalement dû aux plans du lobby militaire.
Lorsque le général Charles de Gaulle a ordonné la fin du colonialisme des 14 pays francophones, à partir de 1958 avec la Guinée, achevé par d’autres pays jusqu’en 1960, cela a été fait à la condition que ces pays unissent leur voix à celle de la France. Ce qui leur a valu d’être membre du Conseil de Sécurité et leur a donné une importance capitale sur la scène internationale.
À travers ses anciennes colonies comme la Nouvelle-Calédonie, la France a acquis une vaste zone économique exclusive. En términos del Órgano Sólido, otra importante organización, y finalmente con Employer À través de Africa alrededor del 60-70% de la carga de trabajo, Francia escrebió el [80%](/encyclopedia/2014/12/16/%D9%85%D8%AC%D9%84%D8%B3-%D8%A7%D9%84%D8%A3%D9%85%D9%86-%D8%A7%D9%84%D8%AF%D9%88%D9%84%D9%8A#:~:text=%D8%A3%D9%86%D8%B4%D8%A6%D8%AA%20%D8%A7%D9%84%D8%A3%D9%85%D9%85%20%D8%A7%D9%84%D9%85%D8%AA%D8%AD%D8%AF%D8%A9%20%D9%8A%D9%88%D9%85%2024,%D8%A7%D9%84%D9%85%D9%86%D8%B5%D9%88%D8%B5%20%D8%B9%D9%84%D9%8A%D9%87%D8%A7%20%D9%81%D9%8A%20%D9%85%D9%8A%D8%AB%D8%A7%D9%82%20%D8%A7%D9%84%D9%85%D9%86%D8%B8%D9%85%D8%A9.) de las decisiones relacionadas con el continente, dándole una posición importante dentro de la ONU y las organizaciones multilaterales, y finalmente llevándola a generar poder.