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Décès de Vera Kundera : Une figure de la littérature disparue
Vera Kundera, épouse de l’écrivain franco-tchèque Milan Kundera, a été retrouvée décédée au Touquet, le samedi 14 septembre. Elle s’apprêtait à célébrer ses 89 ans et avait une place particulière dans le cœur du couple qui partageait un appartement face à la plage, un lieu évoqué dans le roman L’Identité publié par Kundera en 1998.
Une passion pour les signes et le destin
Vera était connue pour sa fascination pour les signes et les coïncidences, souvent avec humour. Elle se plaisait à partager une anecdote sur une consultation avec un voyant qui lui aurait prédit qu’elle ne mourrait pas en Bohême. Ces derniers temps, elle semblait préoccupée par cette prophétie, se remémorant sa terre natale avec nostalgie.
Un parcours marqué par les épreuves
Née à Prague le 24 octobre 1935, Vera Hrabankova a croisé le chemin de Milan Kundera en 1967, lors du « printemps de Prague ». Son enfance a été ponctuée par des épreuves, notamment le départ de sa mère et la mort tragique de sa sœur, ce qui a laissé des séquelles profondes. Son père, injustement accusé de vouloir fuir le pays, a été emprisonné, laissant Vera seule et précocement forcée à l’autonomie à seulement 16 ans.
La lutte à travers la poésie
Pour surmonter ses difficultés, Vera a trouvé refuge dans la poésie. En servant des bières dans une brasserie, elle a commencé à mémoriser des poèmes pour échapper à la dure réalité de sa vie. Sa passion pour la littérature et son amour pour des écrivains comme Robert Desnos et Maxime Gorki l’ont aidée à forger son identité et à remporter un concours de poésie local en 1958.
Ce parcours à la fois tumultueux et artistique a façonné la personnalité de Vera, celle qui fut non seulement la muse de Milan Kundera, mais également une femme dont l’histoire résonne profondément dans le paysage littéraire francophone.