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Le sénateur d’extrême droite Flavio Bolsonaro a réaffirmé sa volonté de se présenter à la présidentielle brésilienne de 2026, malgré la polémique déclenchée après des propos laissant entendre qu’il pourrait négocier son retrait contre une « contrepartie ». Sa déclaration intervient alors qu’il rend régulièrement visite à son père, l’ex-président Jair Bolsonaro, détenu à Brasilia.
Déclaration devant le siège de la police fédérale
Mardi, Flavio Bolsonaro a rencontré des journalistes à l’extérieur du siège de la police fédérale à Brasilia, où son père purge une peine de 27 ans pour tentative de fomentation d’un coup d’État. Il a assuré avoir transmis à Jair que sa candidature « est irréversible ». Il a ajouté que, selon les mots de son père, « nous n’allons pas reculer ».
Flavio a expliqué vouloir désormais « parler aux gens » afin de rassembler « les bonnes personnes » autour de sa campagne. Ses propos visaient à dissiper les doutes apparus après ses déclarations de dimanche.
La controverse sur une « contrepartie »
Le week-end précédent, Flavio avait suscité l’émoi en déclarant aux médias brésiliens qu’il pourrait renoncer à sa candidature — « pour le bon prix ». Il avait précisé : « Il y a une possibilité que je n’aille pas jusqu’au bout. J’ai un prix pour cela. Je négocierai. »
Il n’a pas précisé quel serait ce « prix », mais ses mots ont été largement interprétés comme une allusion à la situation judiciaire de son père. Ces propos ont fragilisé l’élan initial de sa candidature et provoqué des réactions hostiles de la part de ses opposants politiques.
Contexte judiciaire et politique
La situation de Jair Bolsonaro alimente directement le débat autour de la candidature de son fils. Rappel des faits marquants :
- En septembre, une formation de la Cour suprême du Brésil a reconnu Jair coupable de cinq chefs d’accusation liés à ses tentatives de renverser l’élection présidentielle de 2022, y compris pour tentative d’abolition violente de l’État de droit.
- En novembre, la même formation a ordonné l’exécution de sa peine, après que l’ex-président a admis avoir altéré son bracelet électronique.
- En 2023, le Tribunal supérieur électoral a interdit à Jair d’exercer des fonctions publiques pendant huit ans, pour usage abusif de la présidence afin de diffuser de fausses informations électorales.
- Luiz Inácio Lula da Silva, vainqueur de 2022, a annoncé qu’il briguera un quatrième mandat en 2026, renforçant l’enjeu politique du scrutin.
Appuis et critiques
Depuis la détention de Jair Bolsonaro, l’ex-président soutient la candidature de son fils. Le président du Parti libéral (PL), Valdemar Costa Neto, a confirmé que l’appui de Jair signifiait que Flavio mènerait bien la liste du parti.
Flavio a également reçu des soutiens de figures de droite, dont le gouverneur de São Paulo Tarcísio de Freitas, ancien prétendant au leadership du PL. Toutefois, ses propos sur une possible « négociation » ont suscité des critiques sévères.
Edinho Silva, président du Parti des travailleurs (PT) de Lula, a fustigé l’attitude de Flavio : « Personne ne lance une candidature un jour, et le lendemain dit : ‘Regardez, je peux négocier’. » Selon lui, de telles déclarations ruinent la crédibilité d’une offre politique.
La position affirmée de Flavio
Face aux attaques, Flavio Bolsonaro a rejeté les accusations et confirmé son maintien dans la course à la présidentielle. Il a lié sa campagne à la libération de son père, déclarant : « Mon prix, c’est Bolsonaro libre et sur le bulletin. »
Il a conclu sa mise au point par une formule destinée à dissiper toute ambiguïté : « Autrement dit, il n’y a pas de prix. » Par ces mots, il a cherché à affirmer sa détermination tout en reliant son engagement politique à la bataille judiciaire entourant Jair Bolsonaro.