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Des frappes russes massives ont visé plusieurs régions d’Ukraine dans la nuit, provoquant des coupures d’électricité, des dégâts aux infrastructures énergétiques et des perturbations logistiques majeures. Les autorités ukrainiennes et l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA) ont fait état d’attaques contre des centrales, des lignes électriques et des installations portuaires, tandis que les tensions diplomatiques s’intensifient sur fond de pourparlers internationaux.
Combats et bilan des attaques nocturnes
Les forces russes ont lancé une offensive d’envergure ciblant plusieurs points en Ukraine. Voici les éléments clés rapportés par les autorités ukrainiennes :
- Une attaque « à grande échelle » a visé la ville centrale de Kremenchuk durant la nuit ; l’ampleur des dégâts reste à préciser.
- Les forces russes auraient lancé 653 drones et 51 missiles lors de l’attaque nocturne ; l’armée ukrainienne affirme en avoir abattu 585 drones et 30 missiles.
- Des installations de production d’électricité et de chaleur ont été touchées dans les régions de Tchernihiv, Zaporijia, Lviv et Dnipropetrovsk.
- Des installations portuaires à Odesa ont également subi des dommages, affectant l’activité sur la mer Noire.
- Le réseau ferroviaire national, Ukrzaliznytsia, et un nœud ferroviaire près de Kyiv ont été endommagés, notamment un dépôt et plusieurs wagons à Fastiv ; aucun bilan de victimes n’a été confirmé pour cette localité.
Les autorités russes ont confirmé avoir mené une « frappe massive » en réponse, affirmant avoir utilisé des armes de longue portée et de haute précision.

Pompiers éteignant un incendie sur un site touché par une attaque aérienne dans la région de Volyn (Service d’urgence d’État d’Ukraine via AFP).
Impact sur les centrales et le réseau électrique
Les attaques ont provoqué des coupures d’électricité dans plusieurs régions et contraint des centrales nucléaires à réduire leur production :
- Des installations de production d’électricité et de chaleur ont été endommagées, entraînant des pannes dans huit régions ukrainiennes.
- L’AIEA a indiqué que la centrale nucléaire de Zaporijia, sous contrôle russe, avait temporairement perdu toutes ses alimentations externes pendant la nuit en raison des opérations militaires.
- La centrale s’est reconnectée à une ligne de 330 kilowatts après une coupure d’environ une demi-heure, mais une ligne de 750 kilowatts reste déconnectée, selon l’AIEA.
Les perturbations soulignent la vulnérabilité des infrastructures énergétiques en contexte de guerre et les risques associés à l’approvisionnement en électricité et en chaleur pour la population.
Dommages à la protection de Tchernobyl
L’AIEA a signalé que la « coiffe » protectrice du site nucléaire de Tchernobyl, construite pour contenir les matières radioactives depuis la catastrophe de 1986, ne peut plus assurer pleinement sa fonction de sécurité.
Ce dommage résulterait d’une attaque par drone que Kyiv attribue à Moscou, selon l’agence, augmentant les inquiétudes sur l’état des protections autour des sites nucléaires en Ukraine.
Réclamations et ripostes militaires
La partie russe a précisé que la frappe utilisait des armes air-sol et sol-sol de longue portée et de haute précision, notamment des missiles hypersoniques Kinzhal et des drones longue portée.
- Le ministère russe de la Défense a affirmé avoir abattu 116 drones ukrainiens au-dessus du territoire russe durant la nuit précédente.
- La Pologne a indiqué avoir déployé des avions en réaction aux attaques, sans constater de violation de son espace aérien selon le Commandement opérationnel des forces armées.
- De son côté, l’armée ukrainienne a déclaré avoir frappé la raffinerie de pétrole de Ryazan et une usine de fabrication d’étuis d’obus à Alchevsk, en territoire occupé dans la région de Louhansk.
Les forces ukrainiennes ont par ailleurs nié les affirmations russes selon lesquelles les villes de Pokrovsk et Myrnohrad, dans la région de Donetsk, auraient été encerclées.
Conséquences logistiques et civiles
Outre les installations énergétiques et militaires, les attaques ont touché des infrastructures cruciales pour la vie civile et la logistique :
- Des dégâts au réseau ferroviaire risquent d’entraver le transport de passagers et de marchandises essentiels.
- Les dommages aux installations portuaires d’Odesa perturbent les exportations et l’approvisionnement régional.
- Les coupures d’électricité et la réduction de production dans les centrales impactent l’approvisionnement en chauffage et en électricité pour des millions d’habitants en pleine saison froide.
Diplomatie et pourparlers
Sur le plan diplomatique, les efforts pour relancer des négociations se poursuivent malgré l’escalade militaire. Les développements récents :
- Le président ukrainien Volodymyr Zelenskyy a annoncé un long entretien « substantiel » par téléphone avec Steve Witkoff, envoyé spécial de Donald Trump, et Jared Kushner, portant sur la recherche d’une issue au conflit.
- Zelenskyy a déclaré sur X que l’Ukraine « reste déterminée à travailler de bonne foi avec la partie américaine pour parvenir véritablement à la paix » et que des étapes et formats pour les discussions avec les États-Unis ont été convenus.
- Les discussions entre Witkoff, Kushner et le négociateur ukrainien Rustem Omerov se sont tenues à Miami ; l’envoyée d’Ukraine aux États-Unis, Olha Stefanishyna, a précisé que les principaux points de tension concernent les questions territoriales et les garanties de sécurité.
- Le président Zelenskyy doit rencontrer le Premier ministre britannique Keir Starmer et le chancelier allemand Friedrich Merz à Londres lundi, tandis que le président français Emmanuel Macron prévoit également de participer à ces entretiens.
- Par ailleurs, le Premier ministre hongrois Viktor Orbán a annoncé l’envoi prochain d’une délégation d’affaires en Russie en vue de se préparer à une éventuelle fin de la guerre.
Ces échanges illustrent la complexité des discussions, mêlant pressions militaires et tentatives diplomatiques sur plusieurs fronts.