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Lima est en deuil après la mort de Mario Vargas Llosa, le célèbre écrivain péruvien et lauréat du prix Nobel de littérature. La ville, qui a tant nourri son œuvre, se trouve en pleine commémoration, marquée par des drapeaux en berne et un sentiment de recueillement collectif.
Une œuvre ancrée dans la ville
Les premières créations de Vargas Llosa prennent souvent racine dans les rues et quartiers de Lima, tels que « Conversation à la Cathédrale » et « La Ville et les Chiens ». Ce dernier, publié en 1963, se déroule dans le collège militaire Leoncio Prado, où l’auteur a été interne dans les années 1950. Le lendemain de sa mort, les cadets de l’établissement lui ont rendu hommage en formant, en rangs serrés, ses initiales MVLL.

Des hommages discrets mais émouvants
Au sein de la ville, les hommages se manifestent de manière discrète mais significative. Des compositions florales ont été déposées à son domicile dans le quartier bohème de Barranco, où des admirateurs se sont rassemblés dès dimanche soir. Les librairies mettent également à l’honneur ses œuvres phares dans leurs vitrines.
Maryori Otera, responsable de la librairie Crisol à Miraflores, témoigne : « Nous, les littéraires, sommes en deuil. C’est l’un des meilleurs écrivains péruviens qui a écrit dès son plus jeune âge. » Elle ajoute que sa disparition représente une grande perte pour le Pérou et l’Amérique latine.
Une grande tristesse dans la communauté littéraire
À quelques pas de là, le poète Fernando Gonzalez-Olaechea exprime sa « profonde tristesse » en achetant un exemplaire de « La Maison verte », un autre roman emblématique de Vargas Llosa. Oscar Trelles, un lecteur de 60 ans, le décrit comme « un monstre de la littérature latino-américaine et mondiale ».

Un héritage indélébile
Les journaux locaux titrent des phrases comme « Vargas Llosa, Péruvien universel et éternel » et « Adieu à un géant des lettres ». L’électricien Guerli Peralta souligne l’impact de l’œuvre de Vargas Llosa sur sa compréhension de l’identité péruvienne, affirmant qu’il laisse un vide difficile à combler.
Le circuit touristique dédié à Vargas Llosa inclut sa modeste maison de la décennie 1950, où il a vécu avec Julia Urquidi, inspirant le roman « La Tante Julia et le Scribouillard ». Jaime Suarez, un voisin, témoigne que sa mort évoque le souvenir d’une ancienne Lima et de ses expériences.

Un deuil national
Dans la ville de dix millions d’habitants, le drapeau péruvien est mis en berne sur les mairies, casernes militaires et institutions publiques, suite au deuil national décrété par le gouvernement. Les habitants de Lima se rassemblent pour honorer la mémoire de cet écrivain dont l’œuvre a profondément marqué la littérature mondiale.