Table of Contents
Partie d’une simple action individuelle, l’initiative est devenue une bouée de sauvetage pour de nombreux jeunes. Carley Mchome, une expatriée australienne, consacre sa vie à offrir un avenir aux enfants orphelins et vulnérables en Tanzanie. Son engagement humanitaire, incarné par la fondation Ujamaa, redéfinit la notion de famille pour ceux qui ont tout perdu.
Une oasis d’espoir au cœur d’Arusha
La Tanzanie, terre de paysages spectaculaires et d’une faune exceptionnelle, reste marquée par une grande pauvreté. C’est à Arusha, ville animée du nord du pays située à environ 85 kilomètres du Kilimandjaro, que Carley Mchome a choisi d’établir son action. Dans cette cité où les coupures d’électricité et d’eau sont monnaie courante et où les chèvres disputent l’espace aux motos et aux marchés de rue, elle a fondé un véritable havre de paix.
Lorsqu’elle lance l’Ujamaa Tanzania Foundation en 2010, son objectif dépasse la simple aide matérielle. En swahili, « ujamaa » signifie « famille étendue ». C’est précisément cet esprit que Carley a voulu insuffler : offrir non seulement un toit, de la nourriture et une éducation, mais surtout de l’amour à des jeunes souvent brisés par la vie.
Aujourd’hui, 24 pensionnaires âgés de deux à 18 ans vivent au sein de la fondation. Beaucoup ont subi des abus, ont été victimes de trafic ou se sont retrouvés orphelins avant d’arriver ici. Certains, comme une fratrie de trois enfants, avaient même été rejetés par leur village après le décès de leurs parents des suites du SIDA. Pour eux, Carley est devenue « Shangazi », ce qui signifie « tante » en langue locale.
Du cinéma à l’engagement humanitaire
Le parcours de Carley Mchome ne la prédestinait pas nécessairement à cette vie en Afrique de l’Est. Originaire de Melbourne et titulaire d’un diplôme en arts, elle aspirait initialement à devenir cinéaste. Le déclic s’opère en 2006 lors d’une mission de volontariat de six mois dans un orphelinat à Mombasa, au Kenya. Malgré le choc culturel, l’expérience se révèle inspirante.
Après un retour en Australie, elle s’envole pour la Tanzanie où elle s’engage bénévolement pendant trois ans. C’est en 2010 que tout bascule : elle apprend qu’une orpheline de neuf ans, Irene, vient d’être expulsée d’une structure caritative locale sans explication. Refusant cette injustice, Carley lève des fonds pour loger la fillette et son jeune frère Kelvin. La fondation Ujamaa était née.
Des destins transformés par la solidarité
Les résultats de cet engagement humanitaire sont tangibles et émouvants. Irene, l’enfant sauvée de la rue, a aujourd’hui 25 ans. Après avoir grandi au sein de la fondation, elle exerce désormais comme infirmière praticienne dans un hôpital tanzanien de premier plan. Son frère Kelvin, 23 ans, poursuit quant à lui des études en génie civil.
« Je suis incroyablement fière », confie Carley Mchome. « Voir ces jeunes réussir dans le monde, alors qu’ils viennent de nulle part, et savoir que nous leur avons offert un foyer et des opportunités, donne un sens à tout ce que nous faisons. »
Pour pérenniser cette action, une nouvelle aile est prévue dans la maison d’Ujamaa. Elle permettra d’accueillir les jeunes devenus adultes pendant leurs études ou leur recherche d’emploi. Actuellement de passage à Melbourne avec son mari tanzanien et leurs deux enfants pour lever des fonds et revoir ses soutiens, Carley continue de tisser ce lien vital entre l’Australie et la Tanzanie, prouvant que la solidarité n’a pas de frontières.