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Kebashi accuse Washington de tergiverser sur la paix au Soudan
Dans un contexte de tensions croissantes, Shams Al-Din Kebashi, vice-président du Conseil de souveraineté soudanais et vice-commandant de l’armée soudanaise, a déclaré que le gouvernement ne se rendra pas à Genève pour reprendre les négociations avec les Forces de soutien rapide à moins qu’il n’y ait un calendrier concret pour l’exécution de l’Annonce de Jeddah qui vise à protéger les civils. Selon lui, aucune partie ne pourrait lui imposer ce qu’il doit faire.
Engagement militaire et plan d’action
Kebashi a exprimé lors d’une rencontre avec des journalistes soudanais et égyptiens à Port-Soudan que l’armée conserve le contrôle de la situation, soulignant que le peuple serait bientôt témoin de changements sur le terrain. Il a rassuré que « nous sommes totalement confiants dans notre position militaire ».
Il a également lourdement critiqué Washington, l’accusant de manipulations en essayant de contourner l’Annonce de Jeddah signée entre l’armée et les Forces de soutien rapide en mai 2023, tout en insistant pour inclure des entités favorables aux « milices rebelles » comme observateurs.
Ouverture au dialogue mais fermeté des conditions
Kebashi a affirmé que le gouvernement est prêt pour toute négociation de paix sérieuse et a donné son feu vert à plusieurs parties pour jouer un rôle dans la résolution de la crise soudanaise. Il a précisé que « tout engagement pour la paix doit commencer par l’exécution de l’Annonce de Jeddah ».
Au sujet des négociations à Genève, le vice-commandant a réitéré son refus de participer tant que ceux-ci ne respectent pas les aspirations du peuple, exigeant une restitution des biens et compensations pour les pertes subies.
Refus des exigences américaines
Pour sa part, Jibril Ibrahim, ministre des Finances et chef du Mouvement de la justice et de l’égalité, a critiqué les négociations de Genève, déclarant qu’elles cherchent à légitimer les Forces de soutien rapide après le conflit. Il a ajouté que si l’administration américaine voulait vraiment mettre un terme à la guerre, elle obligerait les forces à mettre en œuvre l’Annonce de Jeddah.
Impact économique et humanitaire
Ibrahim a révélé que le gouvernement a gelé les avoirs financiers des Forces de soutien rapide, incluant plus de mille propriétés à Khartoum et des mines d’or dans tous les états, à l’exception de la mine de Songo dans le sud du Darfour. Il a rapporté une augmentation de la production de blé et de maïs malgré les conditions de guerre, mais a précisé que les Forces de soutien rapide entravent la distribution de nourriture dans les zones qu’elles contrôlent.
Accusations de pillage et de violence
Dans une tournure des événements, des comités de résistance ont accusé les Forces de soutien rapide d’avoir volé des provisions destinées aux cuisines collectives et d’avoir tiré sur des volontaires à Shambat, au nord de Khartoum. Les comités ont déclaré que cet acte inacceptable a mis en péril la vie des habitants qui dépendent de ces cuisines pour leur alimentation.
Le chef des Forces de soutien rapide, Mohamed Hamdan Dagalo, a précédemment annoncé la formation d’une force spéciale pour protéger les civils et faciliter l’acheminement d’aide humanitaire.