À Brantford, au Canada, la magie de Noël a ses limites. Non loin des chutes du Niagara, les décorations de Noël couvrent les rues: guirlandes lumineuses sur presque tous les toits, Pères Noël accrochés sur les cheminées, sur les pelouses et même dans des traîneaux en papier mâché. Cette ambiance ne fait pas l’unanimité: à l’angle d’une rue, certains enfants se mettent à pleurer et les parents tentent de détourner le regard. La police de Brantford a reçu des dizaines d’appels et un résident a placé sur sa maison d’immenses pancartes fluorescentes indiquant: « Le Père Noël n’existe pas, le Père Noël ce sont vos parents, c’est votre famille qui achète vos cadeaux ».
La police est intervenue rapidement et a négocié pendant de longues minutes avec l’auteur des pancartes. Comme ce n’est pas illégal d’être grincheux et de ne pas croire au Père Noël, le Grinch du Canada avait le droit d’afficher ce type d’écrits. L’individu a finalement accepté de retirer ses pancartes, mais le mal était fait: plusieurs familles se sont rendues au commissariat pour déposer plainte.
Le récit a été pris au sérieux dans le pays et a suscité des réactions chez des universitaires et des juristes, qui débattent dans les journaux canadiens de la question suivante: dire aux enfants que le Père Noël n’existe pas peut-il troubler l’ordre public? Des références remontent à Kingston, en Ontario, en 2012, lorsque un homme a été arrêté après avoir déambulé dans une parade pour expliquer à un enfant que le Père Noël n’existait pas. En 1979, un habitant de Toronto avait été verbalisé de 50 dollars canadiens (environ 34 €) pour une action similaire dans un centre commercial en amont des fêtes.