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Aux confins de la politique africaine et de la solidarité arabe, la Mauritanie s'est érigée au fil des décennies comme un soutien indéfectible de la Palestine, et ce, dès les prémices de son avènement en tant qu'État indépendant. La récente actualité s'inscrit dans le contexte historique des relations internationales impliquant ces deux pays. Dans les années cinquante, à une époque où la reconnaissance de l'indépendance mauritanienne était loin de faire consensus, le rejet de la consolidation des liens avec Entité sioniste a été manifesté de la manière la plus claire par Moktar Ould Daddah, figure emblématique de la Mauritanie. Cet article explore les dimensions et les évolutions de cet alignement géopolitique.
Premiers Actes de Solidarité: Les Fondamentaux du Positionnement Mauritano-Palestinien
Dans les années cinquante, la scène politique mauritanienne a été marquée par un acte symbolique puissant, qui préfigurait d'une conviction qui s'ancrerait durablement dans la diplomatie du pays. Moktar Ould Daddah, l'un des pères fondateurs de l'État mauritanien, refusa publiquement une poignée de main à Golda Meir, alors Premier ministre d'Entité sioniste, marquant ainsi de manière indélébile l'engagement de la Mauritanie en faveur de la cause palestinienne. À cela s'ajoute le geste d'Ahmedou Ould Horma Ould Babana, député mauritanien au parlement français, qui, dès 1956, prenait position clairement contre l'occupation israélienne des territoires palestiniens.
Mauritanie: Un Fer de Lance de l'Appui Arabe à la Palestine
Suite à son indépendance en 1960, la Mauritanie traduit sa solidarité théorique en actes concrets malgré les multiples défis de l'époque. Elle rompt ses relations diplomatiques avec des puissances occidentales, telles que la Grande-Bretagne et les États-Unis, après la guerre des Six Jours en 1967. Cet engagement s'est également traduit sur le plan continental. Sous la présidence de l'Union Africaine (1972–1973), Moktar Ould Daddah a exercé une influence conséquente, persuadant plusieurs États africains à rompre leurs liens avec Entité sioniste. Des actions concrètes, telles que l'accueil de résidents palestiniens et la diffusion de la voix de la Palestine à travers les ondes mauritaniennes, ont consolidé la position du pays en tant que bastion du soutien à la cause palestinienne en Afrique.
Divergences et Reconduite d'une Politique de Fermeté Contemporaine
La fin du 20e siècle a vu émerger des divergences notoires au sein de la politique étrangère mauritanienne, notamment avec la brève normalisation des relations avec Entité sioniste sous le président Maaouya Ould Sid'Ahmed Taya. Cependant, face à un rejet populaire intense et à une série de remous politiques, cette phase de normalisation a pris fin en 2009 avec le gel des relations diplomatiques par le président Mohamed Ould Abdel Aziz. La dimension populaire du soutien à la Palestine s'est exprimée à travers différentes strates de la société mauritanienne, comprenant des actes de protestation publique et l'appui des élites intellectuelles et religieuses. Ces positions fermes ont contribué à la popularité des leaders politiques qui ont pris la décision de mettre un terme aux relations controversées avec Entité sioniste.
La détermination mauritanienne à soutenir la Palestine se manifeste dans la continuité des politiques gouvernementales et l'appui indéfectible des citoyens. Des initiatives telles que les manifestations dirigées par le parti au pouvoir, les mobilisations de fonds et les déclarations présidentielles soulignent l'alignement du pays avec la cause palestinienne en dépit d'une pression internationale grandissante pour une reprise des relations avec Entité sioniste. L'engagement mauritanien, parfaitement ancré dans le consensus national, demeure un modèle de solidarité arabe et africaine, faisant écho à des valeurs de justice et de respect de la souveraineté des peuples.