Dans un contexte profondément marqué par la tragédie, la reprise des cours au collège Françoise-Dolto de Nogent, en Haute-Marne, s’est effectuée sous un climat chargé d’émotion. Deux jours après le décès dramatique de Mélanie, une surveillante de 31 ans, tuée lors d’un contrôle de sacs par des gendarmes, les autorités ont organisé une minute de silence à midi dans tous les établissements scolaires du pays, à la demande de la ministre de l’Éducation nationale, Elisabeth Borne.
Ce drame s’est produit lors d’un contrôle inopiné des sacs devant l’établissement, qui a conduit à l’interpellation d’un collégien de 14 ans. Rapidement placé en garde à vue, l’adolescent aurait confié avoir l’intention de tuer une surveillante, précisant qu’il voulait simplement « n’importe laquelle ». Ce dernier, fasciné par la violence, a été décrit par le procureur de la République de Chaumont, Denis Devallois, comme étant en perte de repères quant à la valeur de la vie humaine, sans présenter de trouble mental évident.
Les circonstances de l’incident et le déroulement de l’enquête
Les faits se sont produits mardi matin, immédiatement après le contrôle. Lors de l’interpellation, le jeune suspect a poignardé la surveillante avec un couteau, portant également un coup à un gendarme qui est intervenu pour le maîtriser, le blessant à la main. La qualification juridique de l’affaire, initialement envisagée comme un « meurtre aggravé » en raison du statut public de la victime, pourrait évoluer vers un « assassinat » si la préméditation est confirmée, selon le procureur.
En garde à vue, l’adolescent a déclaré avoir eu l’intention de tuer, ce qui pourrait faire évoluer la qualification judiciaire. La justice s’oriente vers une mise en examen pour « meurtre » ou « tentative de meurtre ». Étant mineur, il risque une peine maximale de 20 ans de réclusion, contre une perpétuité qui pourrait s’appliquer à un adulte.
Réactions institutionnelles et mesures de soutien
Après ce drame, le collège de Nogent a repris ses activités dans un climat lourd, avec la mise en place d’une cellule psychologique pour accompagner le personnel et les élèves. Les familles ont déposé des fleurs devant l’établissement, symboles de leur deuil et de solidarité.
Le président Emmanuel Macron a exprimé sa préoccupation concernant l’impact des réseaux sociaux sur la jeunesse, dénonçant une « épidémie de violences » et annonçant leur interdiction prochaine pour les moins de 15 ans. Il a également évoqué la nécessité de renforcer la réglementation et la sécurité dans les établissements, notamment par une expérimentation de portiques de sécurité et l’interdiction de vente de couteaux aux mineurs.
Par ailleurs, une marche blanche en mémoire de Mélanie est prévue vendredi à Nogent, à laquelle les proches de la victime ont appelé à une mobilisation importante, pour dénoncer ces faits et réclamer justice.