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La Première ministre thaïlandaise Paetongtarn Shinawatra se retrouve dans une situation délicate au sein de son gouvernement. Face à l’effritement de sa coalition, elle a présenté jeudi ses excuses, appelant à l’unité entre son administration et l’armée, alors que des tensions se manifestent à la frontière avec le Cambodge.
Excuses et crise politique
« J’aimerais présenter mes excuses (…) Nous devons rester unis et éviter le conflit entre nous », a déclaré Paetongtarn lors d’une conférence de presse à Bangkok, aux côtés de hauts responsables militaires. Cette déclaration intervient suite à des critiques croissantes concernant son attitude jugée inappropriée envers les militaires, notamment après la fuite d’une conversation téléphonique avec l’ancien Premier ministre cambodgien, Hun Sen.
Suite à cette fuite, les conservateurs du Bhumjaithai, principaux alliés du parti Pheu Thai, ont décidé de quitter la coalition, entraînant une nouvelle onde d’instabilité dans un pays habitué aux crises politiques.
Vers une possible dissolution du gouvernement
La Thaïlande, qui a déjà connu un changement de Premier ministre l’an dernier, fait face à un environnement international en mutation, notamment en raison des politiques protectionnistes américaines qui affectent l’économie thaïlandaise, déjà fragile. Parmi les options envisagées figurent la dissolution de l’assemblée pour des élections anticipées dans les 60 jours ou la nomination d’un nouveau chef de gouvernement avec une majorité similaire.
Les tensions avec l’armée
En présentant ses excuses, Paetongtarn, vêtue de jaune, couleur symbolique liée à la royauté, cherche à maintenir le soutien des militaires, qui sont traditionnellement perçus comme des adversaires de sa famille. Ces tensions ont des racines profondes, puisque l’armée a orchestré plusieurs coups d’État pour renverser les membres de la famille Shinawatra, y compris son père Thaksin.
Réactions de l’opposition et manifestations
Le parti de l’opposition, qui a hérité du mouvement pro-démocratique désigné comme Move Forward, a exigé la démission de Paetongtarn. « Ce qui s’est passé hier est une crise au plus haut niveau qui a détruit la confiance du peuple », a déclaré Natthaphong Ruengpanyawut, le leader de la formation réformiste, appelant à un gouvernement capable de répondre aux besoins des citoyens.
La fuite d’informations et ses conséquences
Dans l’enregistrement téléphonique divulgué, Paetongtarn a appelé Hun Sen « oncle », une expression d’affection en Asie, mais mal interprétée par ses adversaires comme une marque de familiarité inappropriée. Elle a également suggéré que certains généraux, responsables de la sécurité à la frontière cambodgienne, étaient des « opposants ».
Paetongtarn a exprimé sa déception face à la décision de Hun Sen de rendre public l’enregistrement, affirmant que peu de dirigeants agiraient ainsi. En réponse, le ministère thaïlandais des Affaires étrangères a remis une lettre de protestation à l’ambassadeur cambodgien.