Le président américain Donald Trump a menacé d’une intervention fédérale pour mettre fin aux émeutes qui secouent Los Angeles, provoquées par les protestations contre les opérations menées par les autorités de l’immigration à l’encontre des migrants en situation irrégulière dans la ville.
Samedi, sur sa plateforme Truth Social, Trump a écrit : « Si le gouverneur de Californie Gavin Newsom et la maire de Los Angeles Karen Bass ne remplissent pas leur devoir – ce dont tout le monde est conscient de leur incapacité – le gouvernement fédéral interviendra pour régler le problème des émeutes et des pillages comme il se doit. »
Peu après, la Maison-Blanche a annoncé que le président avait signé un décret présidentiel autorisant le déploiement immédiat de deux mille soldats de la Garde nationale pour faire face au chaos qui s’est aggravé en Californie.
Le secrétaire à la Défense américaine, Pete Hegseth, a indiqué que le Pentagone mobiliserait la Garde nationale sans délai afin de soutenir les forces de l’ordre fédérales à Los Angeles. Il a ajouté que si la violence persistait, des troupes de la marine basées à Camp Pendleton seraient également mobilisées.
Samedi, des agents fédéraux ont affronté des manifestants lors de rassemblements de protestation contre les raids d’immigration, suite aux manifestations de vendredi.
Stephen Miller, adjoint principal à la Maison-Blanche, a condamné ces manifestations et les a qualifiées de « rébellion » contre les États-Unis.
Échauffourées et affrontements
Des affrontements tendus ont éclaté entre les forces de sécurité et les manifestants dans le quartier de Paramount, dans le sud-est de Los Angeles.
- Certains manifestants brandissaient des drapeaux mexicains.
- D’autres couvraient leur visage avec des masques respiratoires.
- Les agents en uniforme vert, équipés de masques anti-gaz, étaient alignés sur une route jonchée de caddies renversés et de petites bombes fumigènes explosaient.
Les premières manifestations ont débuté vendredi soir après que les agents de l’Immigration and Customs Enforcement (ICE) ont mené des opérations dans la ville, arrêtant au moins 44 personnes accusées de violations des lois sur l’immigration.
Le ministère de la Sécurité intérieure a rapporté : « Mille fauteurs de troubles ont encerclé un bâtiment fédéral chargé de l’application de la loi et ont agressé des agents de l’ICE, crevé des pneus de voitures et dégradé des bâtiments ainsi que des biens financés par l’argent public. »
Los Angeles, dirigée par des démocrates et fortement peuplée par une grande communauté latino-américaine et d’immigrants étrangers selon le recensement, se retrouve ainsi au cœur d’un affrontement avec l’administration républicaine de Trump.
Ce dernier a fait de la lutte sévère contre l’immigration illégale une marque de fabrique de son second mandat, promettant de déporter un nombre record de personnes en situation irrégulière et de fermer la frontière entre les États-Unis et le Mexique.
La Maison-Blanche s’est fixé comme objectif que l’ICE arrête au moins 3 000 migrants par jour. Toutefois, cette campagne rigoriste touche aussi des résidents en situation légale, y compris des détenteurs de cartes de résidence permanente, ce qui a entraîné des contestations judiciaires.