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Une récompense de 100 000 $ pour déchiffrer le Système de Sédnaïa
Les Syriens se battent contre la montre et offrent des récompenses pour tenter de déchiffrer les codes des portes électroniques des cellules de la prison Sédnaïa, une prison militaire tristement célèbre située dans la campagne de Damas. Les rebelles ont réussi à ouvrir les portes de cet établissement après la chute du régime de Bachar al-Assad, mais de nombreux secrets demeurent encore cachés.
Dimanche matin, les factions d’opposition ont confirmé l’ouverture des portes de la prison après la fuite de ses gardiens. Sédnaïa est l’une des plus grandes prisons de Syrie, où des ONG rapportent depuis des décennies des actes de torture infligés aux détenus.
Les rebelles ont réussi à libérer des milliers de prisonniers, bien que certains activistes avancent que le nombre total de détenus pourrait atteindre 120 000.
Des efforts pour libérer les détenus
Plus de 24 heures après la libération de la prison, les rebelles continuent de tenter de déchiffrer les serrures et de découvrir la carte des portes secrètes menant aux souterrains où des milliers de détenus sont supposés être retenus.
Des vidéos montrant des tentatives de percer les murs pour atteindre les prisonniers circulent, mais jusqu’à présent, ces efforts ont échoué.
« Oh miséricorde ! Le premier étage souterrain, dit rouge, a été ouvert. Il y avait un manque de ventilation, et ils auraient pu mourir asphyxiés, avec environ 40 000 détenus. Le deuxième étage n’a pas encore été atteint, il contient 80 000 prisonniers. Le troisième, avec 30 000 prisonniers, est considéré comme le plus dangereux aux yeux du régime ».
Appel à l’aide et récompenses offertes
Des activistes ont lancé des appels à l’aide auprès d’États ou d’ONG possédant l’expertise nécessaire pour retrouver les détenus dans leurs cellules souterraines, avant qu’il ne soit trop tard.
Des hommes d’affaires et des rebelles syriens ont également promis des récompenses, allant jusqu’à 100 000 dollars, pour toute personne disposant du code des portes ou aidant à ouvrir toutes les cellules de la prison.
Pour rassurer les gardiens qui détiennent ces informations et qui ont fui lors de la chute du régime, les donateurs ont promis de garantir la sécurité de ceux qui indiqueraient les portes secrètes ou fourniraient les « codes » nécessaires à leur ouverture.
Des conditions de détention désastreuses
D’après un rapport du correspondant d’Al Jazeera, Adham Abou al-Hosam, les forces d’opposition ont réussi à prendre le contrôle de la prison et à libérer des milliers de détenus des étages supérieurs, mais les trois étages inférieurs, connus sous le nom de prison rouge, prison blanche et prison jaune, restent isolés et inaccessibles.
Les conditions de détention y sont catastrophiques, avec un approvisionnement en électricité interrompu, rendant la vie des détenus encore plus difficile en raison du manque d’eau, de nourriture et d’air.
Un système d’exécution inhumain
Des images montrant la libération de certains prisonniers dans un état déplorable, ainsi que des vidéos de cordes d’exécution et d’une presse à exécutions utilisée par le régime, renforcent la détermination des rebelles et des familles de détenus disparus à retrouver ces portes secrètes, qui pourraient conduire à des milliers de disparus connus sous le nom de « boucherie de Sédnaïa ».
« La presse à exécutions à Sédnaïa. Après avoir été pendu, on le met dans la presse pour le compresser et le réduire comme une feuille. Son corps et ses os sont écrasés, puis ses restes sont placés dans un sac et éliminés à l’extérieur de la prison ».
Recherche des portes secrètes
Alors que la recherche continue pour découvrir des portes secrètes et des codes d’accès, le Défenseur civil syrien (les Casques blancs) a annoncé que ses équipes, arrivées à Sédnaïa, n’avaient pas encore trouvé ces portes malgré l’utilisation d’équipements de recherche et de chiens d’assistance.
« À ce jour, nos équipes n’ont pas trouvé de portes secrètes. Elles travaillent avec des outils de recherche, des capteurs sonores et des équipes K9, accompagnées de personnes connaissant chaque détail de la prison ».
Un avenir incertain
Les heures à venir seront décisives pour déterminer le sort des milliers de disparus, dont les familles espèrent les retrouver vivants ou sous forme de dépouilles dans ce que beaucoup appellent « le massacre de Sédnaïa ».