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Violences sexuelles : un risque accru de devenir agresseur

by Sara
Violences sexuelles : un risque accru de devenir agresseur
France

Un récent ouvrage de la psychiatre Muriel Salmona, intitulé Enrayer la fabrique des agresseurs sexuels, met en lumière une réalité inquiétante : sans intervention pour stopper les violences et soigner les victimes d’agressions sexuelles, une part significative d’entre elles risque de devenir des agresseurs. Selon l’auteure, entre 40 et 80 % des agresseurs sexuels sont d’anciens victimes, et ce phénomène touche principalement des garçons influencés par des discours sexistes et la pornographie violente.

Les risques liés aux violences sexuelles durant l’enfance

Les violences sexuelles subies pendant l’enfance sont le principal facteur de risque pour en subir à nouveau ou pour en commettre. Des enquêtes démontrent que ces expériences traumatisantes augmentent considérablement les chances de subir ou de perpétrer des violences sexistes. Par exemple, une étude de l’ONU révèle que les femmes ayant subi des violences sexuelles et physiques ont 16 fois plus de chances de subir à nouveau des violences, tandis que les hommes ont 14 fois plus de chances de devenir agresseurs.

Le mécanisme de la dissociation traumatique

Lorsqu’une personne subit des violences, son cerveau peut se déconnecter émotionnellement, résultant en une dissociation traumatique. Les victimes peuvent se sentir comme des spectatrices de leur propre agression, ce qui engendre une mémoire traumatique persistante. Pour gérer cette douleur, les victimes peuvent adopter des comportements d’évitement ou se tourner vers l’alcool et la drogue. Les garçons sont souvent plus enclins à adopter des comportements violents tandis que les filles peuvent se tourner vers l’automutilation.

Influence des discours sexistes et de la pornographie

Les discours qui confondent sexualité et violence aggravent la situation. Le désir masculin est souvent décrit comme irrépressible, en particulier chez les jeunes adultes, dont près de 23 % pensent qu’une femme peut prendre du plaisir à être forcée. La pornographie, qui contient des scènes de viol et de non-consentement, façonne également les perceptions des jeunes sur la sexualité.

Les dangers de la banalisation

Il est crucial d’intervenir tôt en expliquant aux enfants que les pensées violentes ne leur appartiennent pas. Cependant, la banalisation de tels comportements, en les présentant comme une simple exploration du corps, complique la situation et peut mener à des conséquences psychologiques graves.

Urgence d’un changement dans le système de soins

La situation actuelle est alarmante : une femme sur quatre et 14 % des hommes sont touchés par des violences sexuelles. Ces agressions ont des conséquences négatives sur la santé, allant jusqu’à des problèmes cardiovasculaires et mentaux. Malheureusement, le système de soins en France est insuffisant pour traiter ces victimes. De nombreux professionnels de la santé ne sont pas formés pour aborder les psychotraumatismes, et les jeunes qui tentent de se suicider ne reçoivent souvent pas le soutien nécessaire.

Une augmentation réelle des violences sexuelles

Les indications récentes montrent que l’augmentation des violences sexuelles est bien plus qu’un simple accroissement des déclarations. Les conséquences sur la santé mentale sont en forte hausse, notamment les tentatives de suicide et les comportements d’automutilation, particulièrement chez les jeunes filles. Il est urgent de mettre en place des mesures concrètes pour traiter ces violences et protéger les victimes, afin d’éviter une répétition des cycles de violence.

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