Films à voir cette semaine : drames et horreurs captivants

Sélection de films à voir cette semaine

Brief History of a Family — À voir

Drame de Jianjie Lin — 1 h 40. Dans la cour de récréation, Wei fait basculer un ballon de basket sur la nuque d’un camarade en pleine pratique aux barres parallèles. Pour se faire pardonner, il invite Shuo chez lui pour partager des jeux vidéo ; les parents proposent alors à l’adolescent de dîner avec eux. Shuo, discret et laconique, accepte poliment.

On découvre qu’il n’a pas l’habitude d’un tel accueil : il a perdu sa mère à 10 ans et son père alcoolique le bat. Le couple le prend sous son aile ; Shuo, sérieux et délicat, contraste avec Wei, insolent et paresseux. Le film, premier long de Jianjie Lin, interroge les différences de classe et les ravages psychologiques de la politique de l’enfant unique.

Le propos reste volontairement ambigu : « Ce Shuo est‑il un malheureux, un intrigant, un imposteur ? » Le film se garde bien de fournir une réponse ferme. É. N.

Together — À voir

Horreur de Michael Shanks — 1 h 42. Dave Franco et Alison Brie, mari et femme dans la vie, incarnent Tim et Millie, un couple de citadins approchant la quarantaine qui s’installe à la campagne pour changer d’air. Tim, ancien guitariste en perte de vitesse, est dépressif ; Millie est institutrice, enjouée mais désabusée.

Lors d’une exploration, le couple tombe dans une cavité et passe une nuit dans une grotte humide ; à leur sortie, une force surnaturelle commence à agir : leurs corps semblent s’attirer comme par magnétisme. Cette attraction perturbe leur vie intime et se transforme en cauchemar physique.

Le réalisateur manie l’humour noir et le fantastique ; son « body horror » mêle des références au cinéma de M. Night Shyamalan et de David Cronenberg. É. S.

À feu doux — À voir

Drame de Sarah Friedland — 1 h 30. Le film a été tourné dans une résidence californienne pour retraités, la Villa Gardens, fondée en 1920. Kathleen Chalfant incarne Ruth, une octogénaire au chic intact qui vient finir sa vie dans ce « country club du troisième âge ». Lorsque son fils Steve vient la chercher pour l’emmener définitivement, Ruth se montre désorientée : son caractère farouche et sa fragilité refont surface.

Sarah Friedland a tourné avec des résidents et des comédiens professionnels ; elle filme avec délicatesse la dégradation cognitive, mêlant éclairs de colère, lucidité et humour. Steve, tiraillé et maladroit, illustre la difficulté d’accompagner un proche qui perd la tête.

F. D.

L’Épreuve du feu — À voir

Comédie dramatique d’Aurélien Peyre — 1 h 45. Hugo sort depuis trois mois avec Queen, une esthéticienne au look détonant dans une villégiature huppée ; ses amis la trouvent choquante : piercings, tatouages, faux ongles très longs et tenue très courte. Leur relation s’use rapidement, Hugo craignant de devenir la risée des habitués.

Avec finesse, Aurélien Peyre dissèque la cruauté des rapports sociaux et le fossé entre les nantis et les « sans‑dents ». Sans singer Bourdieu, le film offre une chronique douce‑amère sur la jeunesse, les tics de langage et les regrets, évoquant par instants Les Tricheurs ou La Dentellière.

É. N.

Y a‑t‑il un flic pour sauver le monde ? — On peut voir

Comédie d’Akiva Schaffer — 1 h 25. Plus de trente ans après la trilogie originale, la franchise parodique revient avec une comédie policière signée Akiva Schaffer. Le film reprend la formule du « buddy movie » : Frank Drebin Junior enquête, aux côtés d’Ed Hocken Junior, sur un braquage de banque et un accident impliquant un magnat industriel.

La pochade mise sur le duo et sur la présence de Pamela Anderson dans le rôle de Beth Davenport, une héroïne prête à venger la mort de son frère. Malgré quelques blagues grivoises ou gags scatologiques un peu appuyés, le film se révèle une surprise plaisante pour les amateurs de farce grand‑guignolesque. O. D.

Karate Kid : Legends — On peut voir

Comédie dramatique de Jonathan Entwistle — 1 h 34. Héritier d’une franchise commencée en 1984 et popularisée par Cobra Kai, Karate Kid : Legends suit Li Fong (Ben Wang), un jeune chinois qui quitte Pékin pour New York après la mort de son frère, tué lors d’une rixe. Traumatisé, il renonce à se battre, jusqu’à l’affrontement contre Connor, un bad boy champion de karaté.

Li Fong s’entraîne auprès de son oncle Han et de Daniel (Ralph Macchio), devenu sensei. Le film vise les fans des années 1980 et leurs enfants ; l’intrigue, volontairement cousue de fil blanc, privilégie le rythme et les séquences rapides. É. S.

Cette sélection de films à voir propose des genres variés — drame familial, horreur physique, chronique sociale et comédie — offrant plusieurs approches du rapport aux autres et à soi.