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Meurtre raciste dans le Var : le premier acte avec dimension terroriste en France

by charles
« J’ai sali mon âme, mais putain, les Français, réveillez-vous ! » : ce que contiennent les vidéos de revendication du suspect de l’attentat raciste dans le Var
France

Un drame d’une gravité exceptionnelle s’est produit samedi soir à Puget-sur-Argens, dans le Var, marquant une étape particulière dans la lutte contre la violence raciste. Un homme, Christophe B., 53 ans, a tiré sur deux de ses voisins lors d’un acte motivé par la haine raciale, causant la mort d’un Tunisien de 35 ans et blessant un homme turc de 25 ans. Cet acte, qui a également été précédé par la diffusion de vidéos de revendication raciste, a rapidement mobilisé les autorités dans une dimension qui pourrait dépasser le simple crime individuel pour s’inscrire dans une logique terroriste.

Un contexte marqué par la haine et les vidéos de revendication

Selon le parquet de Draguignan, Christophe B. est un amateur de tir sportif qui n’était jusqu’alors pas connu des services de renseignement. Après avoir pris la fuite, il a été rapidement localisé et arrêté grâce à l’intervention du GIGN, mobilisé sur place en raison de la dangerosité de l’individu. Sur les réseaux sociaux, l’homme avait publié deux vidéos, depuis supprimées, dans lesquelles il appelait à la violence contre des personnes d’origine étrangère. Dans l’une de ces vidéos, il déclarait prêter allégeance à la France tout en incitant à tirer sur des personnes qu’il désignait comme « bicots » ou « sans-papiers » et à se révolter contre l’État.

Les faits et la réaction des autorités

Les investigations ont révélé que l’assaillant avait ouvert le feu avec plusieurs armes retrouvées dans son véhicule, notamment un fusil à pompe, un pistolet automatique et une arme de poing. Lors de l’attaque, Hichem M., Tunisien, a été atteint par cinq impacts de balle alors que ses proches le décrivent comme une personne « très gentil ». Un autre homme, d’origine turque, a été blessé à la main. La scène s’est déroulée en pleine rue, sous le regard de témoins, et a été ponctuée par la diffusion de propos racistes de la victime, qui ont exacerbé la portée de cet acte.

Face à la gravité des faits, le parquet national antiterroriste s’est saisi de l’enquête. Le ministre de l’Intérieur, Bruno Retailleau, a souligné la dimension terroriste de cette attaque, évoquant un « crime raciste » motivé par une volonté de tuer en raison de l’origine étrangère des victimes. Le ministre a indiqué qu’il se rendrait à l’ambassade de Tunisie pour témoigner de la solidarité de la France face à ce crime de haine.

Une évolution préoccupante dans la lutte contre le racisme

Ce meurtre, considéré comme le premier acte raciste et antimusulman traité comme acte terroriste par le Parquet national antiterroriste depuis la création de cette instance en 2019, soulève une réflexion sur la montée des discours haineux et leur translation en actes violents. SOS Racisme a vivement dénoncé un « double crime » et a pointé la responsabilité de certains discours néonazis et racistes qui alimentent un climat de division et de violence en France.

Cette affaire intervient dans un contexte où les autorités s’efforcent de renforcer la lutte contre l’extrémisme et le racisme, tout en soulignant l’importance de la vigilance face à la radicalisation. La procureure de Draguignan a indiqué qu’une enquête de flagrance était en cours pour des chefs de meurtre, de tentative de meurtre et d’incitation à la haine raciale, confiée à la brigade de recherches locale. La gravité de cette affaire témoigne de l’ampleur du défi à relever pour garantir la sécurité et la cohésion sociale dans le pays.

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