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Crise de santé mentale en France : hausse des suicides et dépression chez les jeunes

by charles
Pensées suicidaires, troubles émotionnels, réseaux sociaux… La santé mentale post-Covid se dégrade fortement en France
France

Une étude nationale alarmante révèle une dégradation significative de la santé mentale des Français depuis le début de la pandémie de Covid-19, avec une augmentation préoccupante des pensées suicidaires, des troubles dépressifs et des difficultés émotionnelles chez les jeunes. L’enquête, menée entre le printemps 2020 et l’automne 2022 auprès de 64 000 personnes représentatives de la population, met en lumière plusieurs facteurs de vulnérabilité et souligne l’urgence d’agir face à cette crise silencieuse.

Une hausse inquiétante des pensées suicidaires, surtout chez les jeunes femmes

Selon les données recueillies, le taux de personnes ayant déclaré avoir eu des pensées suicidaires au cours des 12 derniers mois est passé de 2,8 % en 2020 à 3,4 % en 2022. La situation est particulièrement critique chez les moins de 25 ans, où près de 9 % des femmes âgées de 18 à 25 ans rapportent ces pensées, soit une progression de 2,4 points sur deux ans. Les jeunes hommes, jusque-là moins touchés, présentent également un accroissement du phénomène, avec un taux dépassant maintenant 5 %.

Les troubles dépressifs, une réalité persistante

Les syndromes dépressifs montrent une évolution contrastée. Si la fréquence des syndromes légers a diminué légèrement, passant de 10,6 % à 9,6 %, les syndromes majeurs restent stables, affectant environ 5,3 % de la population à l’automne 2022. La précocité de ces troubles chez les 15-24 ans, où la prévalence dépasse largement celle d’avant la pandémie, est préoccupante. En revanche, chez les populations plus âgées, ces chiffres ont tendance à reculer, passant en dessous du seuil de 2019 pour les personnes de 35 ans et plus.

Facteurs aggravants et vulnérabilités multiples

Plusieurs éléments de vulnérabilité ont été mis en évidence. Parmi eux, les discriminations liées à l’âge, au sexe, à l’origine, au poids ou au handicap augmentent considérablement le risque de troubles dépressifs. La situation des personnes LGBTQ+ est particulièrement inquiétante, avec près du double de syndromes dépressifs chez celles s’identifiant comme homosexuelles ou bisexuelles (16 %) par rapport aux hétérosexuels (9 %).

Les difficultés financières, l’isolement social, l’exposition prolongée aux écrans et l’usage intensif des réseaux sociaux (au moins une consultation par heure) sont aussi fortement associées à la dégradation de la santé mentale. En particulier, l’usage d’écrans supérieur à six heures par jour hors contexte professionnel ou scolaire constitue un facteur de risque clair.

Une augmentation marquée chez les enfants et adolescents

Les jeunes ne sont pas épargnés par cette crise. Entre 2021 et 2022, la proportion d’enfants âgés de 5 à 17 ans présentant des difficultés émotionnelles telles que tristesse ou anxiété est passée de 12 % à 16 %. Cette dégradation touche en particulier les filles, davantage vulnérables face à ces troubles.

Ces constats mettent en évidence l’impact profond des facteurs socio-économiques et technologiques sur la santé mentale des jeunes générations. La baisse du recours aux soins chez les adultes, notamment chez les plus de 35 ans, s’ajoute à ces enjeux, avec une constatation alarmante : près de la moitié des personnes présentant des idées suicidaires ou un syndrome dépressif sévère ne cherchent pas d’aide, aggravant la situation.

Enfants et jeunes en difficulté émotionnelle

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