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L’Aperol Spritz, emblématique apéritif de l’été, est désormais au cœur d’un débat : est-il en déclin ? Alors que certains prétendent qu’un départ amer est imminent pour cette boisson orange, d’autres défendent son statut de classique. Quelles alternatives pourraient éventuellement prendre sa place ?
Un retour sur les tables des cafés
Avec l’arrivée des saisons intermédiaires, l’Aperol Spritz fait son retour incontournable dans les cafés des centres-villes. Ce cocktail a su se constituer une base de fans fidèles au fil des années. La musique et la culture populaire lui ont même dédié des hommages, tel que le titre « Aperol im Glas » du groupe de musique 01099. Des produits dérivés, tels que des t-shirts ou des tapis de porte avec des slogans inspirés d’Aperol, témoignent de son succès. Même sur les marchés de Noël, cette boisson se décline en version chaude, le « Hot Aperol ».
Les critiques persistent
Cependant, des voix s’élèvent pour le déclarer « dépassé ». En 2019, le New York Times avait titré : « L’Aperol Spritz n’est pas une bonne boisson », tandis que la Süddeutsche Zeitung questionnait son omniprésence l’année dernière. Harper’s Bazaar, quant à lui, a déjà enterré le cocktail à plusieurs reprises, lui demandant de disparaître. Quelles sont les motivations de ces critiques ? Sommes-nous vraiment à l’aube d’un adieu amer à cette boisson iconique ?
Une question de créativité
Pour Willi Schöllmann, restaurateur à Offenburg, le débat est sans fondement. Selon lui, l’Aperol reste un produit de qualité et la culture de l’apéritif continue de croître. Il souligne que certains barmans le trouvent trop populaire et donc ennuyeux. Schöllmann, qui a débuté dans la gastronomie à 15 ans et a ouvert plusieurs établissements, est également l’auteur d’une alternative appelée Amerouge, développée pour offrir un goût différent tout en conservant l’esprit du cocktail.
Une tendance vers moins d’alcool
Les habitudes de consommation en Allemagne montrent une diminution de l’alcool. En 2020, la consommation moyenne était de 10 litres par personne, soit une baisse de 7 % par rapport à 2010. Ce phénomène est particulièrement noté chez les jeunes de 12 à 25 ans, qui choisissent de plus en plus de renoncer à l’alcool.
Vers une offre sans alcool
Nicole Klauß, sommelière et auteur, a choisi une vie sans alcool en raison de son intolérance. Elle souligne que l’offre sans alcool a considérablement augmenté, avec des tendances vers des boissons plus fraîches et moins sucrées. Les alternatives comme le thé pétillant gagnent en popularité, tout comme les boissons fermentées. Selon Klauß, il est désormais possible de profiter de boissons qui ne contiennent presque pas d’alcool.
Des alternatives au goût apprécié
Inan Öztürk, barman à Berlin, partage que le goût amer et sucré de l’Aperol est apprécié, mais il existe de nombreuses alternatives. Par exemple, Mondino, un apéritif qui combine des notes d’orange amère avec des arômes d’angélique, est de plus en plus populaire. Dans son bar, Öztürk propose une carte qui évolue régulièrement, intégrant des ingrédients locaux, une tendance qu’il considère essentielle pour le renouveau de la culture de l’apéritif.
Une opportunité pour le social
Öztürk observe également un changement sociétal post-COVID, où les gens préfèrent des sorties plus courtes mais plus fréquentes, favorisant ainsi la consommation d’apéritifs légers en début de soirée. Cela pourrait indiquer une renaissance pour l’Aperol, qui pourrait retrouver sa place comme un classique à déguster dans une ambiance conviviale.
Un avenir incertain
Campari, la société mère de l’Aperol, a développé un plan en trois phases pour son expansion, suggérant que l’Aperol pourrait encore évoluer dans sa consommation. Alors que la communauté sans alcool grandit, beaucoup se demandent s’il est temps pour Campari de créer une version sans alcool de l’Aperol qui pourrait satisfaire les amateurs de cette boisson tout en répondant à la demande croissante pour des options sans alcool.