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La « taxe Zucman » sur les multimillionnaires est présentée comme la solution « plus efficace » pour augmenter la contribution des riches, selon trois économistes français de renom. Dans une tribune, ils apaisent également les craintes concernant l’exil fiscal, à l’aube de l’examen d’une proposition de loi au Sénat en ce sens.
Un constat partagé
« Nous partageons le constat que les plus riches ne contribuent pas aujourd’hui à hauteur de ce qui est demandé aux autres catégories sociales », déclarent Olivier Blanchard, Jean Pisani-Ferry et Gabriel Zucman. Ils affirment que « le mécanisme voté à l’Assemblée est le plus efficace pour remédier à cette situation ». Ces économistes, reconnus sur la scène internationale, expriment leur point de vue dans une tribune publiée récemment.
Impôt plancher sur les grandes fortunes
La proposition de loi, inspirée par les travaux de Gabriel Zucman, introduit un impôt plancher sur le patrimoine des 0,01 % des contribuables les plus riches en France. L’objectif est de garantir qu’ils paient au moins 2 % de leur fortune en impôt. Ce texte, porté par les députées Éva Sas et Clémentine Autain, a été approuvé par l’Assemblée nationale grâce aux voix de la gauche, en dépit de l’abstention du Rassemblement national.
Égalité devant l’impôt
Parmi les signataires, Olivier Blanchard, ancien économiste en chef au Fonds monétaire international, avait exprimé des doutes sur le taux de 2 %, suggérant un niveau inférieur. Jean Pisani-Ferry, professeur à Sciences Po, avait pour sa part déjà soutenu cette mesure.
« Alors que l’ensemble des Français acquittent environ 50 % de leurs revenus en impôts et cotisations sociales, ce chiffre tombe à 27 % pour les milliardaires », soulignent-ils. Ils évoquent une « violation du principe constitutionnel d’égalité devant l’impôt » en raison de cette disparité.
Risques d’exil fiscal
Concernant le risque d’exil fiscal, les économistes affirment qu’il ne doit pas être minimisé, mais qu’il faut le considérer à la lumière des études existantes. Celles-ci concluent que l’exil fiscal, bien que présent, reste quantitativement faible. Ils ajoutent que si cette loi est adoptée, les contribuables concernés seraient soumis à l’impôt plancher pendant cinq ans après leur départ, ce qui pourrait réduire les risques d’exil.
Avenir incertain au Sénat
Cependant, l’adoption de la proposition de loi au Sénat, où la droite est majoritaire, semble compromise. Les prochains mois seront donc cruciaux pour l’avenir de cette mesure.