Le groupe d’ameublement Casa France se trouve à un tournant décisif, avec une probable liquidation judiciaire après plusieurs mois de difficultés financières. La chaîne, qui connaît un déclin marqué depuis plusieurs années, pourrait voir ses 143 magasins en France fermer définitivement, suite à la décision du tribunal de commerce de Bobigny prévue pour le 27 juin 2025.
Une situation critique alimentée par la crise et des défaillances structurelles
Placée en redressement judiciaire le 2 avril dernier, Casa France était initialement optimiste quant à une reprise. Cependant, face aux neuf offres de reprise déposées, aucune n’a été jugée conforme aux critères légaux, ce qui a précipité la demande de liquidation. La faillite de Casa International en Belgique, qui assurait la logistique centrale du groupe, a été la pierre angulaire de cette crise. En octobre 2024, la défaillance de cette filiale, suivie de sa liquidation en mars 2025, a entraîné l’arrêt des opérations en Europe, impactant directement le fonctionnement des magasins français.
Selon les dirigeants, cette crise est également le résultat d’un contexte économique difficile, notamment la conjoncture défavorable du secteur immobilier en France, fortement liée à celui du mobilier et de la décoration. Le marché, déjà fragilisé par la concurrence du géant Ikea et la croissance du commerce en ligne, n’a pas permis à Casa de maintenir sa rentabilité. Malgré cela, la société a conservé une trésorerie de 15 millions d’euros durant la période d’observation, permettant de couvrir une partie du passif.
Les magasins en France menacés par la fermeture
Les 143 points de vente situés dans l’Hexagone, répartis notamment à Toulouse, Nice, Portet-sur-Garonne, Colomiers, et Labège, sont tous potentiellement destinés à fermer. La situation est particulièrement préoccupante pour les employés locaux, qui témoignent de leur fatigue face à une crise qu’ils ne peuvent endiguer. La fermeture touche également plusieurs boutiques dans les Alpes-Maritimes et le Var, où Casa possède respectivement quatre et six magasins. Jusqu’à présent, aucune date officielle n’a été communiquée pour la fermeture de ces points de vente, mais la crainte d’une liquidation totale s’intensifie.
Les salariés espèrent encore que l’une des trois offres de reprise déposées pourra sauver certains magasins. Mais la majorité des observateurs estiment que le tribunal pourrait suivre la recommandation de rejet des offres, rendant inévitable la liquidation. La société affirme que cette crise est indépendante de sa gestion, imputant la situation à un « choc exogène » dû à la défaillance de sa filiale belge et à la conjoncture nationale.
Outre Toulouse, plusieurs autres magasins dans la région toulousaine et au-delà sont en sursis. La fermeture de ces points de vente entraînera un impact considérable pour les employés et les villes concernées. La chaîne, créée en 1975 en Belgique, emploie au total plus de 2 230 salariés à travers l’Europe, dont près de 700 en France. La faillite de Casa intervient dans un contexte de fortes restructurations pour plusieurs enseignes du secteur, telles que Habitat ou Maisons du Monde, qui ont également connu des périodes difficiles récemment.
Alors que la chaîne envisage de vendre ou de fermer ses magasins, la question de l’avenir des salariés reste ouverte. La direction et les représentants du personnel restent en négociation pour tenter de limiter la casse et préserver certains emplois, mais la tendance semble être à une liquidation définitive si aucune offre de reprise valable n’est acceptée.