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Débat sur la relance du nucléaire à l’Assemblée : enjeux et tensions

by charles
A l'Assemblée, bataille en vue autour de la relance du nucléaire
France

Débat intense à l’Assemblée nationale sur la relance du nucléaire en France

L'hémicycle de l'Assemblée nationale lors d'une séance cruciale
Photo de l’hémicycle lors du débat sur la relance du nucléaire à l’Assemblée nationale

Le futur énergétique de la France est au cœur d’une bataille politique majeure à l’Assemblée nationale, où le projet de relancer la filière nucléaire suscite de vives tensions. Le texte, examiné depuis le 16 juin, doit définir la stratégie du pays pour atteindre ses objectifs de décarbonation tout en répondant aux enjeux énergétiques, économiques et environnementaux.

Ce débat intervient dans un contexte où la majorité parlementaire tente d’inscrire dans la loi la relance de l’atome, une proposition portée par certains groupes comme le Rassemblement national (RN) et soutenue par plusieurs députés issus de la majorité présidentielle. La manœuvre intervient également après une phase chaotique en commission, avec la suppression initiale de l’objectif visant à renforcer le parc nucléaire français. Néanmoins, des amendements déposés par le rapporteur, ancien ministre et député macroniste Antoine Armand, cherchent à réintroduire une relance massive du nucléaire, notamment par la construction de 14 nouveaux EPR d’ici 2030.

Une position politique contrastée

Pour le RN, cette relance constitue une opportunité stratégique pour renforcer l’indépendance énergétique du pays et engranger une victoire politique. Maxime Amblard, député RN, a salué les amendements visant à atteindre ces objectifs, précisant que leur groupe souhaite construire « plus d’une quarantaine d’EPR » dans les années à venir. La proposition de son groupe s’oppose à celle de la majorité, qui privilégie une approche plus prudente, avec huit nouveaux EPR d’ici 2035, selon les socialistes.

Les socialistes, représentés notamment par Boris Vallaud, défendent une relance “raisonnable” du nucléaire, tout en soulignant le retard accumulé dans le développement des énergies renouvelables. Leur proposition consiste en la construction de huit EPR d’ici 2035, avec une période d’observation de cinq ans pour évaluer les premiers réacteurs, avant d’engager des capacités supplémentaires. Karim Benbrahim, député PS, a dénoncé le fait que le texte n’inclut plus de part spécifique pour les énergies renouvelables, ce qui pourrait, selon lui, ouvrir la voie à une production électrique sans ces sources vitales.

Les enjeux du mix énergétique et les accusations d’opposition

En fixant un objectif de porter à 58 % la part d’énergies décarbonées dans la consommation d’énergie d’ici 2030, la loi vise à aligner la France sur ses ambitions de neutralité carbone en 2050. Toutefois, environ 60 % de l’énergie consommée reste dépendante des combustibles fossiles, majoritairement importés, selon le rapport annuel du gestionnaire du transport d’électricité, RTE.

Les opposants à la relance du nucléaire, notamment les Insoumis et les écologistes, considèrent ce projet comme une menace pour la transition énergétique. À la tête du groupe La France Insoumise, Mathilde Panot a insisté sur la nécessité de préserver une majorité de 40 heures de débats, tout en dénonçant une potentialité de production électrique sans recours accru aux énergies renouvelables à long terme.

Ce bras de fer s’inscrit dans une stratégie où chaque camp tente de faire prévaloir ses visions pour le destin énergétique français, face à des défis fondamentaux liés à la souveraineté, à l’environnement et à l’emploi dans le secteur nucléaire.

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