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Une tragédie humanitaire s’est produite mercredi 28 mai dans le port de La Restinga, sur l’île d’El Hierro, aux Canaries, lorsque l’embarcation de fortune transportant près de 160 migrants a chaviré lors de son arrivée à quai. Cet incident a causé la mort d’au moins sept personnes, parmi lesquelles quatre femmes, une jeune fille de 16 ans et deux fillettes de cinq ans. Plusieurs autres victimes, dont un garçon de trois ans, une femme enceinte et un bébé de trois mois, ont été gravement blessées et évacuées vers des centres hospitaliers locaux, certains par hélicoptère vers Tenerife.
Les circonstances du drame
Selon les premiers rapports, l’embarcation, qui avait été escortée jusqu’au port après avoir été repérée dans la matinée à six milles nautiques du port, s’est brusquement renversée lors du débarquement. Des images télévisées ont montré la coque de la chaloupe complètement renversée, avec des migrants s’efforçant de se hisser sur la coque pour atteindre le bateau de sauvetage. La cause exacte du chavirement pourrait être liée à une surcharge ou à une mauvaise répartition des passagers, car une partie des personnes présentes dans la chaloupe ont été piégées à l’intérieur quand elle a sombré.
Réactions et mesures d’urgence
Le président des îles Canaries, Fernando Clavijo, a immédiatement demandé davantage de moyens et de soutien pour faire face à ces tragédies répétées. Il a déclaré : « Nous voyons à nouveau le visage le plus dur de l’immigration, qui n’est pas toujours apprécié à sa juste valeur. Il faut prendre des décisions urgentes ».
Le Premier ministre Pedro Sánchez a rendu hommage aux victimes et souligné la nécessité de renforcer la solidarité face à ces tragedies humaines. Il a évoqué la nécessité de revoir les protocoles pour éviter que de telles morts en pleine mer ou lors du débarquement ne se reproduisent, critiquant le fait que certains migrants restent piégés à l’intérieur des embarcations ou meurent sur le quai après leur arrivée.
Les secours ont indiqué que, lors du débarquement, une partie des migrants s’est regroupée d’un seul côté de la chaloupe, ce qui a contribué à son chavirement. La Croix-Rouge, la police, la garde civile et le personnel médical ont été mobilisés pour secourir les victimes et gérer la situation dans la confusion qui a suivi.
Un contexte de crise migratoire persistante
Les Canaries restent depuis plusieurs années une étape clé pour les migrants tentant de rejoindre l’Europe depuis l’Afrique. Selon l’ONG Caminando Fronteras, plus de 10 000 personnes ont disparu en mer cette année à cause de ces traversées périlleuses, réalisées souvent à bord d’embarcations surchargées, en mauvais état ou impropres à la navigation. En 2024, près de 47 000 migrants sont arrivés à ces îles, qui sont devenues un symbole des dangers de cette route migratoire.
Malgré une baisse significative des arrivées depuis le début de l’année 2024, cette nouvelle tragédie rappelle la vulnérabilité extrême de ces migrants, souvent poussés par des conditions économiques et politiques difficiles dans leur pays d’origine, à prendre des risques insensés pour atteindre une vie meilleure en Europe.
Perspectives et enjeux
Face à ces événements, les autorités espagnoles et européennes sont appelées à renforcer la coordination pour améliorer les dispositifs de sauvetage en mer et la gestion des débarquements. La nécessité d’une politique migratoire plus humaine, mais aussi plus efficace, se fait de plus en plus pressante pour éviter de nouvelles pertes humaines dans ces eaux dangereuses.
Le drame de La Restinga, emblème des risques liés à l’immigration clandestine, soulève également la conscience collective sur la nécessité de répondre aux causes profondes de cette migration massive et souvent désespérée, notamment la pauvreté, l’instabilité et la guerre dans certains pays africains.