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La controverse autour de la future usine de recyclage de métaux radioactifs à Fessenheim suscite des réactions vives des deux côtés du Rhin. Le président de la commission d’audition indépendante, Jean-Louis Laure, a déclaré à l’agence de presse allemande que « les opposants sont très nombreux » lors d’une assemblée publique dans la commune d’Alsace. Cette consultation publique, qui dure depuis près de quatre mois, a révélé un scepticisme marqué venant d’Allemagne.
Un projet controversé
Le groupe énergétique français EDF, qui opère l’ancienne centrale nucléaire de Fessenheim fermée il y a environ cinq ans, prévoit de construire cette usine de recyclage sur un terrain jusqu’ici inutilisé, avec un démarrage prévu en 2027. Selon les plans, environ 500 000 tonnes de métaux, provenant de toute la France, devraient être traitées, y compris des générateurs de vapeur issus des centrales nucléaires.
Réactions des parties prenantes
Laure a souligné que le projet polarise les opinions entre partisans et opposants du nucléaire. « Il y a de grandes attentes », a-t-il précisé, en référence aux responsables politiques et économiques de l’Alsace. EDF promet également la création de 200 emplois dans ce qui est décrit comme un Technocentre.
Bilan de la consultation publique
La commission d’audition, dirigée par Laure, recueille les contributions et publiera un rapport au printemps. Les citoyens et les institutions d’Allemagne sont également invités à faire entendre leur voix. La consultation se termine le vendredi 7 février.
Au total, entre 25 et 30 courriels ont été envoyés par des citoyens allemands, dont le message commun est « nous ne voulons pas de Technocentre ». Cependant, la participation aux réunions publiques de locuteurs germanophones a été faible, une situation qui a déçu Laure.
Préoccupations concernant la sécurité
Le président de la préfecture de Fribourg, Carsten Gabbert, a exprimé des préoccupations concernant les risques sismiques dans la région du Haut-Rhin ainsi que le potentiel d’inondation. Il a également questionné la pertinence d’une installation industrielle dans une région qui nécessite un important approvisionnement électrique. La décision finale sur ce projet de grande envergure sera prise en France.
Les défis réglementaires
Pour obtenir l’autorisation de construire l’usine sur environ 15 hectares, plusieurs étapes doivent encore être franchies, notamment l’obtention d’un permis environnemental. Selon EDF, la mise en service de l’usine de recyclage est prévue pour 2031, avec un investissement estimé à environ 450 millions d’euros.
Le contexte énergétique français
Le projet est critiqué par des écologistes des deux côtés du Rhin, qui craignent une contamination radioactive dans les métaux recyclés. Contrairement à l’Allemagne, la France mise sur le développement de l’énergie nucléaire pour atteindre ses objectifs climatiques. Le président Emmanuel Macron souhaite renforcer considérablement le secteur nucléaire en France. La centrale de Fessenheim, après 42 ans d’exploitation, a été arrêtée en 2020, et sa démolition devrait commencer en 2026.