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En 2024, près d’une cigarette sur deux (49,4 %) consommée en France provient du marché noir, un phénomène en forte hausse qui soulève des préoccupations quant à la santé publique et à l’économie. Cette situation alarmante a été révélée par une étude de KPMG, commandée par Philip Morris.
Une explosion du marché noir des cigarettes
Selon l’étude, 24,7 milliards de cigarettes ont échappé au réseau légal en 2023, marquant une augmentation de 13 % par rapport à l’année précédente. Cela place la France en tête du classement européen pour la consommation de cigarettes provenant du marché noir, devançant des pays comme l’Ukraine (6 milliards), le Royaume-Uni (5,9 milliards) et la Grèce (2,5 milliards).
Un juteux marché pour les trafiquants
Daniel Bruquel, responsable de la prévention du commerce illicite chez Philip Morris France, souligne que « les cigarettes de contrefaçon et de contrebande se sont beaucoup développées et sont facilement accessibles ». L’entreprise EY a évalué que le trafic de cigarettes contrefaites a généré plus de 2 milliards d’euros en 2023, avec environ 400 millions de paquets écoulés.
Les cigarettes jetables, appelées « puffs », prohibées depuis février dernier, sont devenues un terrain de jeu pour les trafiquants. Stéphanie Martel, directrice des affaires externes chez Philip Morris France, indique que ces interdictions pourraient créer de nouveaux marchés clandestins, privant les consommateurs de produits moins nocifs.
De plus, de nombreux Français se tournent vers les pays limitrophes pour acheter leurs cigarettes, où les prix oscillent entre 4 et 6 euros le paquet, comparativement à 13 euros chez les buralistes français. Cette situation est directement liée à l’augmentation des taxes sur le tabac mise en place pour dissuader le tabagisme.
Réactions et critiques
L’organisme Alliance contre le tabac critique cette étude, la qualifiant de non scientifique et la jugeant comme un outil de désinformation pour l’industrie du tabac. Selon eux, la hausse de la fiscalité des produits du tabac est reconnue par l’OMS comme étant le meilleur moyen de lutter contre le tabagisme, qui tue un consommateur sur deux.
Alliance contre le tabac précise que le marché parallèle des produits du tabac représente entre 15 % et 20 % des ventes en France, tout en affirmant que la part du commerce illicite ne serait que de 6 % des ventes totales de cigarettes.