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La tragédie de la fillette Shahd : 18 ans d’attente et cinq secondes de bombardement

by Sara
La tragédie de la fillette Shahd : 18 ans d'attente et cinq secondes de bombardement
Palestine, Israël

Dans le camp de réfugiés de Maghazi, situé au cœur de la bande de Gaza, la douleur silencieuse se mêle aux ruines, tandis que les larmes des mères ne cessent de couler. Chaque matin, les noms des enfants tombés dans le conflit résonnent dans les rues. La mort y frappe sans prévenir ni raison apparente. Parmi ces récits tragiques, celui de la petite Shahd Youssef Ouda Allah se démarque : une fillette emportée par un missile israélien alors qu’elle attendait, pleine de joie, ses habits pour l’Aïd. Une joie qui s’est transformée en funérailles, une souriante enveloppée de poussière et de sang.

Une attente de 18 ans couronnée par un drame

Pour sa mère, Mona Ouda Allah, Shahd n’était pas une enfant ordinaire, mais un miracle après 18 longues années de mariage sans enfants. La mère brisée raconte, la voix tremblante de larmes :

  • « Shahd a changé ma vie. Après des années de privation, Dieu me l’a donnée. Je l’ai inscrite dans les meilleures écoles où elle excellait parmi les premiers, aimée de ses professeurs et de tous ceux qui la connaissaient. »

Mona vit le veuvage depuis la mort de son mari avant le déclenchement de la guerre à Gaza. Pendant les hostilités, elle s’est réfugiée avec sa fille dans une tente de déplacés, confrontées ensemble au froid, à l’obscurité et à la peur.

Un dernier souhait brisé par la violence

À l’approche de l’Aïd al-Fitr, Shahd rêvait d’une robe neuve, comme toutes les autres enfants. Malgré la misère environnante, son cœur conservait l’innocence et la joie d’une enfant courant dans les ruelles avec les enfants du voisinage. Quelques minutes avant sa mort, elle était sortie acheter des gâteaux pour la fête.

  • « Elle est revenue vers moi en martyre, habillée de sa robe d’Aïd, cette même tenue qui devait célébrer la joie et qui est devenue son linceul », ajoute sa mère.

Un drone israélien a lancé un missile sur un groupe d’enfants incluant Shahd. Ce bombardement a fait 16 victimes, tous des enfants, certains riant et jouant, décorant leur visage des rêves liés à l’Aïd, fauchés en un instant.

Le dernier adieu d’une mère dévastée

Mona se souvient comme d’un cauchemar sans fin du dernier jour de sa fille :

  • « Elle avait un pressentiment étrange ce jour-là, comme si elle savait ce qui allait arriver. Elle m’a fait deux adieux, m’a embrassée, puis s’est enfuie. Quelques minutes plus tard, j’ai entendu les cris. Quand je suis sortie, je ne voyais rien, seulement des mots : ‘Shahd est morte… Shahd est morte.’ »

Elle garde précieusement la robe achetée pour l’Aïd, accrochée près des photos de Shahd. Mais cette robe ne porte plus l’odeur du bonheur, seulement celle du sang.

Une condamnation internationale

Suite à ce massacre, Amnesty International a publié une déclaration condamnant le bombardement israélien :

  • « Ce qui s’est passé dans le camp de Maghazi pourrait constituer un crime de guerre. »
  • « Le raid aérien a été mené sans discrimination et de manière aveugle dans une zone densément peuplée, ce qui constitue une violation flagrante du droit international humanitaire. »

L’organisation appelle à une enquête internationale urgente ainsi qu’à la poursuite des responsables de cette tragédie.

source:https://www.aljazeera.net/news/2025/6/12/%d9%82%d8%b5%d8%a9-%d8%a7%d9%84%d8%b7%d9%81%d9%84%d8%a9-%d8%b4%d9%87%d8%af-18-%d8%b9%d8%a7%d9%85%d8%a7-%d9%85%d9%86-%d8%a7%d9%84%d8%a7%d9%86%d8%aa%d8%b8%d8%a7%d8%b1-%d9%88%d8%ae%d9%85%d8%b3

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