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Nouvelle direction pour l’Union Africaine : Youssouf face aux défis

by Sara
Nouvelle direction pour l'Union Africaine : Youssouf face aux défis
Éthiopie, Djibouti, Kenya, Madagascar

Nouvelle direction pour l’Union Africaine : Youssouf face aux défis

Le 15 février, lors du 38ème sommet de l’Union Africaine (UA) qui s’est tenu à Addis-Abeba, en Éthiopie, les leaders africains ont élu Mahmoud Ali Youssouf, ministre des Affaires étrangères de Djibouti, comme nouveau président de la Commission de l’Union Africaine (CUA), l’organe exécutif de l’institution continentale. Il a remporté la victoire face à Raila Odinga, ancien Premier ministre du Kenya, et Richard Randriamandrato, ancien ministre des Affaires étrangères de Madagascar.

Un parcours politique engagé

Youssouf occupe le poste de ministre des Affaires étrangères de Djibouti depuis 2005 et succède à Moussa Faki Mahamat, ancien Premier ministre du Tchad, qui a exercé deux mandats consécutifs de quatre ans à la tête de la CUA. Dans son manifeste officiel, il s’est engagé à promouvoir la gouvernance et la démocratie, à renforcer les capacités institutionnelles et à favoriser la paix et la sécurité, parmi d’autres objectifs.

Un contexte africain délicat

Youssouf prend ses fonctions à un moment précaire en Afrique et est attendu pour mettre à profit son expertise diplomatique, notamment pour s’attaquer aux conflits qui ravagent le Soudan et la République Démocratique du Congo.

Il semble prêt à défendre la paix et à œuvrer pour des changements positifs significatifs dans les pays du continent dans les années à venir. Cependant, son succès n’est pas garanti, car les dirigeants africains sont généralement réticents à céder un pouvoir significatif à l’UA et à ses organisations affiliées.

Les défis hérités de son prédécesseur

Le rapport de la Cour africaine des droits de l’homme et des peuples (CADHP) publié en mars 2022 a révélé qu’à partir de juillet 2021, seulement 7 % de ses jugements avaient été complètement exécutés, 18 % avaient été partiellement respectés et un substantiel 75 % n’avaient pas été respectés du tout.

De plus, le rapport mentionne que plusieurs pays africains ont clairement fait savoir au Conseil exécutif qu’ils ne respecteront pas les décisions de la Cour. Cela pourrait expliquer pourquoi le rapport de l’année dernière de la CADHP avait omis ces statistiques.

Un héritage de succès mitigés

Les succès et les échecs de son prédécesseur, Moussa Faki Mahamat, pourraient offrir des indices sur ce que le nouveau président de la CUA pourrait espérer réaliser dans la période à venir.

Lors d’une cérémonie marquant le début officiel de son mandat le 14 mars 2017, Mahamat débordait de confiance. Il avait promis de « faire de la Commission un outil capable de traduire en réalité la vision de nos dirigeants et les aspirations de nos peuples », et de « faire taire les armes et réaliser une Afrique libre de conflits d’ici 2020 ».

Huit ans plus tard, les performances de son administration ont été marquées par une combinaison de succès limités et de nombreux défis non résolus.

Un appel à l’action

Il est donc impératif que Youssouf, dans son rôle de successeur de Mahamat, se voie accorder une autorité et des ressources suffisantes pour faire respecter strictement les conventions de l’organisation, notamment en ce qui concerne l’APSA et l’AGA.

Sans cela, il pourrait malheureusement se révéler aussi impuissant à résoudre les problèmes les plus pressants du continent que son prédécesseur.

Une nécessité de réformes

En 2002, l’UA a introduit le Mécanisme africain d’évaluation par les pairs (MAEP) pour permettre aux États membres d’évaluer volontairement leurs pratiques de gouvernance. Cependant, son impact a été minimal. Étant donné les conflits persistants et la gouvernance inadéquate qui continuent à sévir sur le continent chaque année, l’Afrique a clairement besoin d’un cadre réglementaire complet pour des évaluations nationales annuelles et impromptues.

Un avenir incertain

Alors que les leaders africains représentent sans aucun doute un obstacle majeur à l’avancement sociopolitique et économique du continent, il est crucial que le nouveau président de la CUA ne prenne pas une position passive au cours des quatre prochaines années. Son bureau doit être doté du pouvoir indiscutable de tenir les dirigeants africains responsables de leurs excès et échecs politiques.

Youssouf peut forger un héritage de paix et de transformation socio-économique dans son nouveau rôle, mais d’abord, il doit amener l’UA à travailler dans le meilleur intérêt de ses principaux acteurs : les 1,5 milliard de personnes en Afrique.

source:https://www.aljazeera.com/opinions/2025/2/21/african-union-is-in-desperate-need-of-a-new-beginning

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