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Une récente enquête menée par le média russe « Important Stories » met en lumière des liens potentiels entre l’application de messagerie Telegram et des acteurs proches des services de renseignement russes. Les révélations soulèvent de graves questions sur la sécurité des utilisateurs et l’intégrité du service.
Accusations d’espionnage
Le journaliste Tucker Carlson, qui souligne ces préoccupations, affirme que les poursuites judiciaires françaises contre Pavel Durov, le fondateur de Telegram, pourraient être une stratégie pour obtenir un accès privilégié aux serveurs de l’application. Dans une interview récente, il a déclaré : « Ils vous accusent des pires crimes (…) Ils essayent de vous avoir à l’usure pour obtenir une porte dérobée dans Telegram ».
Pavel Durov a réagi en affirmant qu’il alerterait immédiatement si quelqu’un tentait d’accéder aux clés des messages sur les serveurs de Telegram. Il a également ajouté que « techniquement, ces clés n’existent pas », ce qui remet en question la perception de Telegram comme un bastion de la vie privée.
Un prestataire lié au FSB
Selon l’enquête du 10 juin 2025, relayée par l’Organized Crime and Corruption Reporting Project (OCCRP), Telegram est indirectement connectée au renseignement russe. Vladimir Vedeneev, un prestataire clé pour l’entreprise, entretiendrait des relations commerciales avec le FSB, le service de sécurité intérieure russe.
Ce dernier aurait été « la seule personne autorisée à accéder aux serveurs de Telegram dans un centre de données de Miami », ce qui soulève des inquiétudes quant à la sécurité des données des utilisateurs.
Michał Woźniak, ancien responsable de la sécurité de l’OCCRP, a déclaré dans son blog que « Telegram ressemble à un pot de miel » pour le FSB, signalant des choix techniques de l’application qui pourraient permettre d’identifier le trafic d’utilisateurs spécifiques au niveau mondial.
Réponses de Telegram
Face à ces accusations, Pavel Durov n’a pas encore commenté spécifiquement les allégations, optant plutôt pour des annonces concernant des mises à jour de la cryptomonnaie Ton et des nouvelles fonctionnalités de l’application. Le service de presse de Telegram a néanmoins rejeté les accusations, affirmant que l’entreprise travaille avec de nombreux sous-traitants et qu’aucun d’entre eux n’a accès à des données critiques des utilisateurs.
Des doutes persistants sur la sécurité
Les préoccupations concernant la sécurité de Telegram ne sont pas nouvelles. En 2016, le média Gizmodo avait déjà signalé des failles significatives dans l’application, qui ne protège pas adéquatement la majorité des communications avec un chiffrement de bout en bout, malgré sa réputation de « messagerie cryptée ».
De plus, en septembre 2024, des interdictions de l’utilisation de Telegram ont été imposées en Ukraine au sein des agences gouvernementales et des infrastructures militaires, insistant sur des raisons de « sécurité nationale ».
Ces développements augmentent l’inquiétude quant à l’usage de Telegram, notamment pour des personnalités comme Tucker Carlson, qui soupçonnent que l’application pourrait collaborer avec des États étrangers. Pavel Durov, visé par une douzaine d’infractions en France, a été mis en examen fin août 2024.