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Dans un contexte de tensions technologiques entre les États-Unis et la Chine, les autorités américaines autorisent l’exportation par Nvidia de certaines puces vers la Chine, sous conditions. Donald Trump a annoncé, lundi 8 décembre, avoir autorisé, sous conditions, l’exportation par Nvidia de certaines de ses puces vers la Chine, après s’être entretenu avec le président chinois Xi Jinping, qui a également donné son feu vert, selon le chef de l’État américain. Cette démarche s’inscrit dans une logique de compétitivité et de stratégie autour des technologies sensibles. Selon Guo Jiakun, porte-parole du ministère chinois des Affaires étrangères, « la Chine a toujours plaidé en faveur de bénéfices réciproques et d’accords gagnant-gagnant dans le cadre de la coopération entre la Chine et les États-Unis ».

Autorisation et cadre de l’accord
Cette autorisation porte sur certaines puces utilisées dans l’intelligence artificielle et est assortie de conditions précises. Selon les déclarations publiques, l’accord prévoit un cadre de suivi et des obligations financières pour Nvidia. Donald Trump a précisé sur Truth Social que Nvidia reverserait 25% du chiffre d’affaires issu des ventes à l’État américain. L’annonce rappelle aussi les antécédents: en avril, Washington avait interdit l’exportation de ces puces dites « dégradées » H20, puis a conclu un accord autorisant de nouveau leur vente, moyennant une commission de 15% à l’État américain.
Par ailleurs, Donald Trump a indiqué que les concurrents de Nvidia, AMD et Intel, auraient eux aussi la possibilité de s’adresser au marché chinois. Cette démarche s’inscrit dans une logique plus large où l’accès au marché chinois demeure un levier important pour les acteurs américains.
Réactions et enjeux géopolitiques
Le porte-parole du ministère chinois des Affaires étrangères, Guo Jiakun, n’a pas directement confirmé l’accord mais a déclaré que « la Chine a toujours plaidé en faveur de bénéfices réciproques et d’accords gagnant-gagnant dans le cadre de la coopération entre la Chine et les États-Unis ». Cette déclaration est interprétée à Pékin comme une reconnaissance du rôle incontournable du marché chinois plutôt que comme un signe d’un assouplissement unilatéral.
Pour Pékin, la décision apparaît comme une validation indirecte de sa stratégie d’autosuffisance dans les technologies critiques, malgré les sanctions et les tentatives de contrôle américain. Les analystes soulignent que les États-Unis, tout en cherchant à freiner le développement chinois, restent dépendants du marché chinois pour rester compétitifs dans l’IA et les systèmes avancés.
Les échanges récents illustrent une dynamique où le dialogue se poursuit à haut niveau, mais où les mécanismes d’influence restent hésitants et conditionnés à des impératifs industriels et stratégiques. Nvidia n’a réalisé que 50 millions de dollars de chiffre d’affaires en Chine au troisième trimestre et les perspectives pour le trimestre en cours restent incertaines pour les opérateurs américains.
Perspectives et enjeux pour les technologies émergentes
Cette évolution est lisible comme une pièce supplémentaire dans la course mondiale à l’intelligence artificielle, où l’accès au marché chinois reste un levier clé pour les entreprises et les États. La Chine continue d’encourager l’innovation locale et les investissements dans les semi-conducteurs, afin de réduire sa dépendance vis-à-vis des technologies étrangères.
Pour les acteurs privés, l’accord peut influencer les décisions d’investissement et les choix de chaînes d’approvisionnement, en privilégiant des partenariats qui garantissent un accès contesté au marché chinois tout en respectant les contraintes américaines.
Reste que l’interdépendance technologique persiste: même si les États-Unis cherchent à freiner certains progrès chinois, les entreprises rivales et leurs capitaux restent engagés sur les marchés mondiaux et les technologies d’IA. Ce cadre fragile peut nourrir de nouvelles discussions et ajustements dans les mois à venir.