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Journaliste de Jérusalem illustre la souffrance du confinement à domicile
La journaliste de Jérusalem, Lama Ghosha, s’est inspirée de ses souvenirs d’enfance pour renouer avec la peinture, une échappatoire face à la décision israélienne de la faire confiner chez elle pendant 10 mois, l’empêchant d’utiliser les réseaux sociaux pour communiquer avec le monde extérieur.
Durant cette période de détention à domicile, Lama a réalisé 31 œuvres peintes de tailles variées, exposées dans une galerie au Centre culturel Khalil Sakakini à Ramallah, sous le titre « Mère sous assignation à résidence ».
Une voix à travers l’art
Dans une interview accordée à Reuters, Lama, mère de deux enfants, a déclaré : « Les outils de peinture étaient le seul moyen d’exprimer ce que j’ai vécu ou ce que je pense ».
Elle a été placée en détention à domicile après avoir purgé 10 jours de prison, d septembre 2022 à juillet 2023. Son procès est toujours en cours pour des accusations d’incitation, avec une audience prévue dans la semaine.
Créativité issue de la souffrance
Cette exposition constitue la première expérience de Lama en tant qu’artiste depuis son enfance, période durant laquelle elle utilisait la peinture pour exprimer sa personnalité. Les visiteurs de l’exposition peuvent découvrir des récits poignants, chacun accompagné d’explications sur les œuvres, abordant des enjeux vécus par les femmes palestiniennes dans les prisons israéliennes.
Une des œuvres, représentant un lavabo entouré de sang, évoque la souffrance des détenues pendant leurs menstruations.
Lama a décrit cette expérience : « Cette œuvre illustre un moment que j’ai vécu dans une cellule isolée à la prison de Moscobiya à Jérusalem, où j’ai demandé des serviettes hygiéniques, et on m’a dit qu’il n’y en avait pas ».
La réalité du confinement
Les œuvres de Lama reflètent également les difficultés rencontrées par les femmes palestiniennes pendant les fouilles et le chagrin d’être séparées de leurs enfants. L’exposition transporte les visiteurs à travers une série de peintures montrant la vie en résidence surveillée, entre la peur des familles de briser les conditions de cette peine et les sentiments d’amour et de chaleur familiale.
Elle a raconté : « Chaque tableau que j’ai réalisé représente une situation particulière ou un état émotionnel que j’ai traversé, lié à mon histoire, que ce soit en prison ou en résidence surveillée ».
Une peine supplémentaire
Après sa période de détention à domicile, Lama a été condamnée à une autre sanction de 9 mois impliquant « un travail forcé dans des conditions dégradantes » dans des institutions comme des maisons de retraite. Elle a refusé d’exécuter cette peine éloignée de chez elle à Jérusalem, ce qui a conduit le procureur à renvoyer son dossier au tribunal pour qu’une peine de prison soit appliquée à la place.
Elle a fait appel de cette décision, avec une audience prévue dans la semaine.
Une surveillance renforcée
Entité sioniste utilise la détention à domicile contre les Palestiniens détenteurs de la carte d’identité de Jérusalem, car cela facilite leur surveillance. L’exposition est prévue jusqu’au 8 septembre, et inclura une discussion interactive avec Lama sur les implications du confinement et ses effets.