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Le président russe Vladimir Poutine a posé des conditions à l’acceptation d’une trêve proposée par les États-Unis dans le cadre du conflit en Ukraine. Lors d’une conférence de presse très attendue, il a appelé à une solution pacifique durable tout en maintenant ses exigences maximales. Un entretien entre Poutine et l’émissaire spécial américain Steve Witkoff était prévu pour le soir même à Moscou.
Conditions pour un cessez-le-feu
« Nous sommes d’accord avec la proposition d’arrêter les combats », a déclaré Poutine, remerciant le président américain Donald Trump pour son initiative visant à mettre fin à la guerre. « Cependant, nous considérons que cet arrêt doit être conçu de manière à déboucher sur une paix à long terme et à éliminer les causes du conflit. »
Des questions concernant le contrôle de cette trêve doivent également être clarifiées. Poutine a exprimé des préoccupations quant à la possibilité de violations de la trêve, ce qui pourrait conduire à des accusations mutuelles entre les deux parties belligérantes. De plus, Moscou a rejeté l’idée d’envoyer des troupes de maintien de la paix européennes pour superviser un éventuel cessez-le-feu.
Les enjeux militaires
Poutine a également suggéré que la trêve pourrait permettre à l’Ukraine de se réarmer et de recruter de nouveaux soldats pour continuer le conflit, ce qu’il a jugé inacceptable. De son côté, l’Ukraine redoute que les forces russes profitent d’une pause pour se regrouper.
Le Kremlin a réaffirmé ses revendications territoriales sur l’Ukraine, soulignant que la situation sur le terrain devait être prise en compte lors des négociations. Poutine et son homologue biélorusse, Alexandre Loukachenko, qui était présent à la conférence, ont insisté sur ce point.
Les attentes russes et ukrainiennes
Les autorités russes exigent le retrait total des troupes ukrainiennes des territoires que la Russie considère comme son propre territoire, notamment dans les régions de Louhansk, Donetsk, Zaporijjia et Kherson. Le reste de l’Ukraine devrait, selon Moscou, être largement désarmé. Parallèlement, la propagande russe évoque une « dénazification » de l’Ukraine, ce qui sous-entend la mise en place d’un gouvernement pro-russe à Kiev.
L’Ukraine, de son côté, exige des garanties de sécurité solides pour un maintien de la paix à long terme. Les États-Unis, quant à eux, ne souhaitent pas assumer de telles obligations, estimant que la responsabilité incombe aux Européens. Les gouvernements de la France et du Royaume-Uni discutent actuellement des plans d’envoi de troupes de paix européennes.
Situation sur le terrain
Poutine s’est montré confiant lors de la conférence de presse, affirmant que la situation sur le front évoluait rapidement en faveur des forces russes. Il a indiqué que la région de Kouban était désormais entièrement sous le contrôle de Moscou, évoquant une précédente offensive ukrainienne qui avait permis à ces dernières de reprendre du terrain.
Les troupes ukrainiennes déployées dans cette zone sont dans une situation difficile. Poutine a annoncé la reprise de la petite ville de Souja par l’armée russe, citant des rapports de généraux russes. Cette ville avait été le plus grand territoire conquis par les forces ukrainiennes l’année précédente.
Propositions de trêve
Le plan d’une trêve de 30 jours, incluant une suspension des combats terrestres, aériens et maritimes, émane de l’administration du président Trump. C’est la première proposition de ce type en plus de trois ans de conflit. Lors de discussions en Arabie Saoudite, le secrétaire d’État américain Marco Rubio et le conseiller à la sécurité nationale Mike Waltz ont convaincu l’Ukraine d’accepter cette proposition. La trêve serait appliquée à condition que Moscou y adhère également.
Kiev avait initialement proposé l’idée européenne de cesser les attaques aériennes et maritimes réciproques, plus facile à vérifier. En échange de l’acceptation du plan américain par l’Ukraine, Washington a repris ses livraisons d’armement interrompues et fourni à Kiev des informations de renseignement américaines.
Négociations en cours
Des négociateurs américains étaient en route pour Moscou pour des discussions, a déclaré le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov. Il a précisé que, la veille, l’adjoint de Poutine, Youri Ouchakov, et le conseiller Waltz avaient abordé le sujet de la guerre, sans fournir de détails. Un « appel international » de Poutine a également été annoncé, sans plus d’informations à ce sujet. Un nouvel échange avec Trump est également prévu.
Jusqu’à présent, la Russie a toujours rejeté l’idée d’un cessez-le-feu temporaire, insistant pour qu’une solution globale soit trouvée. Moscou considère l’expansion orientale de l’OTAN et la possibilité d’une adhésion de l’Ukraine à cette alliance comme la cause fondamentale du conflit.