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Moscovici s’oppose fermement à l’« année blanche » pour le budget 2026

by charles
Budget 2026 : Moscovici s’oppose à Bayrou sur la piste d’une « année blanche »
France

Alors que le gouvernement français se prépare à dévoiler ses orientations pour le budget 2026, la proposition d’une « année blanche » pour la gestion des finances publiques suscite un vif débat. Cette piste, évoquée par certains comme une solution pour faire face aux efforts financiers à venir, rencontre toutefois une opposition ferme de la part de Pierre Moscovici, premier président de la Cour des comptes.

Une proposition contestée par Moscovici

Le Premier ministre François Bayrou doit annoncer d’ici au 14 juillet ses choix pour équilibrer un budget devant dégager 40 milliards d’euros d’efforts. Parmi les options discutées, la possibilité d’une « année blanche », c’est-à-dire un gel budgétaire complet, est fortement critiquée par Pierre Moscovici. Lors d’une interview accordée à RadioJ, il a expliqué que cette approche « se limite à un coup unique » et ne permet pas de mettre en place des réformes structurelles nécessaires à long terme.

« Ce serait ce qu’on appelle un ‘one shot’. On le fait une fois et après, qu’est-ce que vous faites ? »

Tandis que certains acteurs politiques envisagent une restriction drastique des dépenses publiques en un seul ajustement, Moscovici insiste sur la nécessité de réformer en profondeur les politiques publiques sur plusieurs années, notamment entre 2026 et 2030. Selon lui, cela implique un effort partagé entre l’État, les collectivités territoriales et la Sécurité sociale.

Une politique de réduction progressive des dépenses

Le président de la Cour des comptes souligne que la priorité doit être donnée à des économies en dépenses, avant de recourir à des ajustements fiscaux marginaux et équitables. « Il faut d’abord faire des économies en dépenses, puis, éventuellement, ajuster l’impôt de façon juste », explique-t-il. Il met en avant l’importance de réduire progressivement le niveau actuel des dépenses publiques, qui atteint 57% du PIB, le plus élevé d’Europe, afin de ne pas fragiliser le tissu social et le service public.

Pierre Moscovici lors d'une intervention sur la gestion des finances publiques

Pour atteindre cet objectif, Moscovici indique qu’une réduction progressive vers un ratio de 54-55% du PIB serait capable de permettre à la France d’éviter une austérité brutale, notamment en évitant de toucher aux prestations sociales ou de décimer le service public.

Perspectives et ambitions politiques

Sur le plan personnel, Pierre Moscovici annonce qu’en septembre 2026, à la fin de son mandat à la Cour des comptes, il sera « un homme libre » et participera à la réflexion politique, sans exclure une éventuelle candidature à la présidentielle de 2027. Lorsqu’on lui demande s’il envisage de se présenter, il répond être plutôt indifférent à cette idée, soulignant qu’il n’a jamais été obsessionnel à ce sujet, et observant avec lucidité la présence de nombreux aspirants.

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