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Une découverte archéologique majeure a été faite au large de Ramatuelle, dans le Var, avec la localisation d’une épave de navire marchand du XVIe siècle à une profondeur impressionnante de 2 567 mètres sous la surface de la Méditerranée. Cette annonce a été faite le 11 juin par la préfecture maritime de Méditerranée et le ministère de la Culture.
Une épave sans précédent
Cette épave est qualifiée de _« la plus profonde jamais découverte dans les eaux territoriales françaises »_, comme l’a précisé Arnaud Schaumasse, directeur du Département des recherches archéologiques subaquatiques et sous-marines (Drassm). Lors d’une présentation à bord du navire _Alfred-Merlin_, il a souligné que l’épave la plus profonde auparavant trouvée était celle du sous-marin _La Minerve_, à 2 300 mètres de profondeur, au large de Toulon.
Découverte fortuite grâce à un drone sous-marin
La découverte a été réalisée le 4 mars, lors d’une plongée d’un drone sous-marin, dans le cadre de la _« stratégie de reconquête des fonds marins »_ initiée par le gouvernement en 2019. Thierry de la Burgade, adjoint au préfet maritime, a expliqué : _« Le sonar a détecté quelque chose d’assez important, alors nous y sommes retournés avec la caméra de cet engin autonome, puis de nouveau avec un robot sous-marin, pour obtenir des images d’une très grande qualité. »_
Un navire marchand en provenance d’Italie
D’après les premières analyses du Drassm, il s’agirait d’un navire marchand du XVIe siècle, vraisemblablement originaire d’un port du nord de l’Italie, transportant des cargaisons de céramique et de fer sous forme de barres. Les dimensions de l’épave sont estimées à 30 mètres de long et 7 mètres de large.
Les images recueillies montrent notamment _« 200 magnifiques pichets globulaires à bec pincé, marqués du monogramme IHS du Christ ou ornés de motifs végétaux ou géométriques, suggérant une provenance de la région de Ligurie, »_ a déclaré Marine Sadania, archéologue responsable du Drassm en Provence-Alpes-Côte-d’Azur.
État et potentiel archéologique de l’épave
Baptisée Camarat 4, cette épave contient également une ancre, six canons en fer, une centaine d’assiettes jaunes empilées, ainsi que deux chaudrons. Malheureusement, le site est pollué par des déchets contemporains tels que des canettes de soda et des pots de yaourt. Malgré cela, Marine Sadania a souligné que _« ce site, grâce à sa profondeur qui a empêché toute récupération ou pillage, est resté intact, comme si le temps s’était arrêté, ce qui est exceptionnel et présente un très fort potentiel archéologique. »_
Projets d’expertise et de restitution
En collaboration avec la Marine nationale, le Drassm prévoit de poursuivre l’expertise de cette épave dans les deux prochaines années. Cela inclura la création d’un _« jumeau numérique »_ en 3D et des prélèvements pour une étude plus approfondie avant de présenter les résultats de ces fouilles au public.